LA PERSÉGUTIONJUIVE
783
Seulement, sois ferme, ne fléchis pas; résiste à l’inclination de manger du sang; — non, tu ne dois pas le manger; je veux que tu le verses sur le sol comme de l’eau.
Les prescriptions relatives à la viande, observées'encore par les Israélites modernes, semblent un souvenir de ces précautions contre cette volupté du sang propre à la famille sémitique, et que les Aryens ne connurent pas.
Les écrivains allemands ont parfaitement dégagé tous ces points. Frédéric Daumer (Le culte de Moloch chez les Hébreux de l'antiquité, recherches critiques et historiques) et T. W. Ghillany ( Les Sacrifices humains chez les Hébreux de l’antiquité) sont arrivés à la même conclusion sans se connaître, puisque leurs travaux ont été publiés la même année *. Daumer emploie beaucoup de précautions, il est vrai, et déclare qu’il ne rend pas le peuple israélite responsable des actes « de quelques fanatiques qui célébraient par- ci par-là une fête molochiste ; » il n’en montre pas moins l’étroite connexion qui existe entre les mœurs d’Israël à certaines époques et les holocaustes sanglants du Moyen Age ».
Par une sorte de phénomène de régression, le Juif du Moyen Age , tombé dans la dégradation, en revint à ses erreurs primitives, céda à l’impulsion première de la race, retourna au sacrifice humain.
A ces réminiscences des dépravations phéniciennes s’ajoute un senti-
1. Le livre de Gustave Tridon , le Molochisme juif, met bien en relief également cette lutte soutenue par les Prophètes contre le culte de Moloch personnifié, soit par le taureau, soit par le veau d’or.
2. Avec sa table de pierre pour le sacrifice, la vieille gravure de Sadler représentant le meurtre de six enfants de Ratisbonne donne tout à fait l’impression d'une cérémonie du culte sanglant à Carthage. Voici le texte qui accompagne cette gravure :
« A la suite d'une perquisition du gouverneur de Ratisbonne , on trouva les cadavres mutilés de six enfants disparus. Les sacrificateurs avaient établi, au milieu de cet étrange sanctuaire, une pierre énorme, de plus d’une coudée de largeur, qui avait la forme d’un calice, monté sur un pied. C’était l’autel sur lequel on immolait les victimes. Au fond de cet antre, on découvrit aussi un laboratoire où l’on se livrait, sans scrupule, à la fabrication de la fausse monnaie. »
Une autre gravure.de Sadler représente le supplice d’un enfant de Munich dont la mort provoqua le massacre des Juifs en 1285.
« L’enfant, dit le texte, fut retrouvé sur les indications de la pourvoyeuse des sacrificateurs ; la victime avait été liée sur une table de la synagogue et percée de stylets, elle avait les yeux arrachés. Le sang avait été recueilli par des enfants. Le peuple excité commit les plug graves excès contre les Juifs de la ville, et il fallut toute l’autorité de l’évêque pour calmer l’effervescence populaire et arrêter le massacre. »
Ces deux curieuses gravures ont été reproduites dans la belle publication scientifique t}ui a pour titre le Cosmos (numéro du 30 mars 1885).