Druckschrift 
La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
Entstehung
Seite
786
Einzelbild herunterladen

786

LA FRANCE JUIVE

ment bizarre et expicable cependant. Le Juif est troublé involontairement

par cette atmosphère de foi ardente qui règne autour de lui aux premiers

/

siècles du christianisme : il est frappé par les miracles quaccomplissent les saints; il a beau se raidir contre la Vérité, il a des moments danxiété terrible, il est ému du sens si clair de certaines prophéties, et il simagine que, si le Christ est vraiment le Messie , la gouttelette de sang d'un baptisé absorbée par un circoncis, suffira à assurer son salut.

Lécho de ces choses arrive au dehors, et ceux qui veillent sur la société se bornent simplement à défendre le travail de lhomme contre lusure, la vie de lenfant contre lassassinat rituel; ce qui leur vaut aujourdhui les anathèmes de la Franc-Maçonnerie pleurant sur le sort du bon Juif.

Lécole historique française, encore une fois, a passé à côté de tout cela sans le voir, en dépit des méthodes nouvelles dinvestigation quelle prétend avoir inventées. Elle sest arrêtée niaisement devant des oubliettes qui, selon Viollet-le-Duc lui-même, étaient des latrines, devant des in pa.ce qui étaient des celliers ; elle nest pas entrée dans ce sacrificarium mystérieux, dans ce cabinet plus sanglant que celui de Barbe-Bleue, dorment exsangues et les veines taries, les enfantines victimes de la superstition sémitique.

Peut-être un de nos jeunes savants entreprendra-t-il quelque jour un travail dans ce sens. Peut-être essaiera-t-il de rechercher lorigine, de reconstituer lexistence de cette secte effroyable que la Civilta Catholica crcit être celle des Kasadini ou des Kabalistes. Peut-être nous racontera- t-il les transformations de cette association analogue à celle des Assassins du Vieux de la Montagne, des Skopsis de Russie , des Thugs de lInde , qui, après avoir été toute-puissante au Moyen Age , ne semble plus être repré-' sentée dans le Judaïsme moderne, épris uniquement à lheure actuelle de luxe et de bien-être, que par quelques retardataires isolés. Il faudrait, à lauteur dun tel travail, outre l'indépendance morale si rare à notre époque, le détachement de la publicité dont les Juifs disposent seuls, le renonce­ment à ces rubans, à ces places bien rétribuées, à ces sièges dacadémiciens après lesquels chacun court si vite quil oublie sa conscience en chemin.

Tout ce qui nest pas affilié aux Juifs est tenu en dehors des récom­penses académiques à lacadémie des Inscriptions et Belles-Lettres , et les Archioes Israélites proclament déjà avec orgueil que les Juifs sont assez nombreux à lInstitut pour y former un minian.

Javais cru que M. Paul Meyer qui a obtenu en 1883 le prix biennal était Israélite : il paraît quil nen est rien. On ma offert des documents qui