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LA FRANCE JUIVE
respect des bons brères qui les avaient élevés et avaient fait d’eux d'honnêtes gens.
J’ajoute que, si elle était l’expression sincère de l’état d’esprit général, une telle explosion de haine serait un fait qui se produirait pour la première fois dans l’histoire, dans de telles conditions. Les peuples, même devenus indifférents, tiennent à la religion de leurs ancêtres par les liens du souvenir. Longtemps après la venue du Christ, les Romains restaient encore attachés à leurs Pénates, à leur dieu Terme, au Génie du lieu qui avaient été associés à l’existence de la famille. Le Baptême, la première Communion, le Mariage à l’église, sont des dates chères encore à l’immense majorité des Parisiens eux-mêmes, de ceux-là dont la foi est la plus tiède.
Certaines abbayes d’autrefois, avec leurs vastes domaines et leurs riches revenus, pouvaient exciter l’envie. Les congrégations à l’heure actuelle sont toutes pauvres; ce qui suffit à faire vivre des milliers d'êtres humains n’est rien à côté de ce que possède pour lui seul un de nos grands banquiers juifs d’aujourd’hui.
Est-ce donc le sort du pauvre desservant de campagne, du curé môme, qui justifie ces colères? Assis au confessionnal pendant de longues heures, ou debout à l’autel dans une église souvent glaciale, toujours prêt à aller consoler ceux qui l’appellent et qui habitent parfois à deux ou trois lieues du presbytère, il se met en route quelque temps qu'il fasse; ni le soleil l’été, ni la neige l’hiver ne l’arrêtent. Pour cela il touche quelquefois huit cents francs, douze ouquinze cents francs au plus. Quel petit remisier juif accepterait une telle tâche, pour un tel salaire?
Au fond, l'immense majorité de la nation est sympathique à ces braves gens que les J uifs seuls haïssent vraiment.
Chez les Juifs illettrés, cette haine du Chrétien se traduit sous la forme du mouvement brutal, c’est l'impulsion irrésistible dont parlent les aliénistes. Chaque jour les faits divers nous apportent une preuve de cette situation d’esprit se manifestant sous l'apparence de l’attaque violente. Le 2 février 1881, c'est un Juif qui vient troubler une cérémonie funèbre :
Un incident, déplorable à tous les points de vue, s’est produit, avant- hier, à l’église Saint-Eustache .
On enterrait les deux pauvres petites filles qui ont péri dans l’incendie de la rue des Deux-Écus : Jeanne et Marie Yerpillat. Une foule très grande assistait à cette douloureuse cérémonie, s'unissant de cœur à la douleur des parents, quand tout à coup des clameurs retentirent ; un individu ivre venait d'entrer et trouvait très amusant de crier à tue-tête.
Le suisse s'approcha de cet homme pour le faire sortir et mettre fin