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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

respect des bons brères qui les avaient élevés et avaient fait deux d'hon­nêtes gens.

Jajoute que, si elle était lexpression sincère de létat desprit général, une telle explosion de haine serait un fait qui se produirait pour la pre­mière fois dans lhistoire, dans de telles conditions. Les peuples, même devenus indifférents, tiennent à la religion de leurs ancêtres par les liens du souvenir. Longtemps après la venue du Christ, les Romains restaient encore attachés à leurs Pénates, à leur dieu Terme, au Génie du lieu qui avaient été associés à lexistence de la famille. Le Baptême, la première Communion, le Mariage à léglise, sont des dates chères encore à limmense majorité des Parisiens eux-mêmes, de ceux- dont la foi est la plus tiède.

Certaines abbayes dautrefois, avec leurs vastes domaines et leurs riches revenus, pouvaient exciter lenvie. Les congrégations à lheure actuelle sont toutes pauvres; ce qui suffit à faire vivre des milliers d'êtres humains nest rien à côté de ce que possède pour lui seul un de nos grands ban­quiers juifs daujourdhui.

Est-ce donc le sort du pauvre desservant de campagne, du curé môme, qui justifie ces colères? Assis au confessionnal pendant de longues heures, ou debout à lautel dans une église souvent glaciale, toujours prêt à aller consoler ceux qui lappellent et qui habitent parfois à deux ou trois lieues du presbytère, il se met en route quelque temps qu'il fasse; ni le soleil lété, ni la neige lhiver ne larrêtent. Pour cela il touche quelquefois huit cents francs, douze ouquinze cents francs au plus. Quel petit remisier juif accepterait une telle tâche, pour un tel salaire?

Au fond, l'immense majorité de la nation est sympathique à ces braves gens que les J uifs seuls haïssent vraiment.

Chez les Juifs illettrés, cette haine du Chrétien se traduit sous la forme du mouvement brutal, cest l'impulsion irrésistible dont parlent les aliénistes. Chaque jour les faits divers nous apportent une preuve de cette situation desprit se manifestant sous l'apparence de lattaque violente. Le 2 février 1881, c'est un Juif qui vient troubler une cérémonie funèbre :

Un incident, déplorable à tous les points de vue, sest produit, avant- hier, à léglise Saint-Eustache .

On enterrait les deux pauvres petites filles qui ont péri dans lincendie de la rue des Deux-Écus : Jeanne et Marie Yerpillat. Une foule très grande assistait à cette douloureuse cérémonie, s'unissant de cœur à la douleur des parents, quand tout à coup des clameurs retentirent ; un individu ivre venait d'entrer et trouvait très amusant de crier à tue-tête.

Le suisse s'approcha de cet homme pour le faire sortir et mettre fin