LA PEBSÉCUTION JUIVE
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la femme d’un Hendlé, du représentant du gouvernement qui vient de chasser son mari de l’armée, aller présenter ses hommages à cette fée Gara- bosse qui a pour le Christ plus de haine encore que le préfet républicain lui-même!
Isaïe Levaillant, ancien élève rabbin, jadis associé avec Gyprien Girerd, pour l’aflaire du faux petit papier trouvé dans un wagon, est un autre type de Juif. Celui-là n’aime pas les persécutions... pour les siens. Dans un article des Archives Israélites (année 1866), il reproche à M. Swchab de ne pas s’indigner assez quand il raconte les persécutions subies par les Juifs en Espagne et leur expulsion en masse du territoire. « Il aurait fallu, s’écrie-t-il, au lieu d’un abrégé, qui sent un peu le procès-verbal, quelques paroles émues et éloquentes. »
En attendant qu’il puisse expulser en masse tous les chrétiens, ce Juif, si sentimental quand il s’agissait d’Israël , juge charmant de faire mourir nos prêtres de faim. Préfet de laHaute-Savoie, il voulait empêcher M« r Isoard de faire son devoir d’évêque, et, ne pouvant l’atteindre, frappa sans pitié sur les desservants, qui furent sublimes d’abnégation et aimèrent mieux renoncer à leur pain que de manquer à leur devoir.
Isaïe Levaillant se vengea de cette résistance sur une pauvre religieuse. A vrai dire, Sœur Blandine, tel est le nom de la victime de ce méchant Juif , n’était pas sans reproches; elle avait commis un grand crime. En ce pays peu fortuné, où les servantes de Dieu se souviennent qu’elles sont filles du peuple, la paysanne parfois revient sous l’institutrice, et ma foi! celle-ci, pour économiser une lessive, retroussa ses manches et, un jeudi, lava dans l’école. On ajoute même qu’elle profita de l’occasion pour donner une leçon à quelques fillettes qui se tenaient là, et leur apprendre à se rendre utiles dans leurs pauvres familles.
Il se trouva par malheur que chez Isaïe Levaillant l’atavisme juif se produit d’une façon toute particulière; il est resté, sous l’habit du préfet, le « Juif sordide et chassieux » dont parle Saint-Victor, et que Rembrandt a dessiné si souvent dans le pittoresque de ses haillons crasseux. Le président du Conseil général du département qu’il quitta pour Annecy , disait de lui en pleine séance : « On ne peut se faire une idée de l’état de malpropreté et de puanteur dans lequel le préfet Levaillant a laissé notre préfecture 1 . »
1. Elle est absolument vraie au point de vue physique comme au point de vue moral