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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

Chez certains individus, comme chez Lockroy, un élément de Juiverie se greffe sur un héritage sanglant de Jacobin de 93 et constitue un très singulier mélange.

Fils dun Juif italien, Simon, qui fut longtemps comédien sous le nom de Lockioy, et qui, daprès Vapereau , est à Turin , le député de la Seine , lennemi des Frères de la Doctrine chrétienne *, descend de Jullien de la Drôme qui joua un si triste rôle pendant la Révolution. Il a publié lui- même chez Galmann Lévy, sous ce titre : Journal dune bourgeoise pendant la Révolution, les impressions de sa grandmère dont il a eu la pudeur, du reste, de ne donner que les initiales. En ceci, il a eu raison, car on ne peut rien imaginer de plus odieux que ce Journal.

Cest une vraie lécheuse de guillotine que cette Philaminte bourgeoise. On devine une âme gonflée de rancune et denvie, à la façon dont cette mé­gère applaudit à tous les crimes, au massacre de vieillards dans les prisons, aux exécutions populaires. Laide sans doute et mal élevée, elle hait dune haine de servante cette reine qui fut la triomphante de Versailles par lélé­gance et le charme plus que par le rang. Elle est fermée à tout sentiment généreux ; elle prélude aux ignominies dHébert; elle insulte cette mère qui est au Temple, cette chrétienne sublime qui, prête à monter à léchafaud, employait ses derniers instants, dans le cachot de la Conciergerie, à recom­mander le pardon aux siens; elle lappelle Médicis, elle prétend que devant ses gardes elle faisait réciter à son fils des vers qui se terminaient ainsi :

Et d'un peuple rebelle abhorrant la noirceur,

11 faut, mon fils, apprendre à lui percer le cœur *.

Elle sait quelle ment, que lui importe! Cest avec ces mensonges quon

tvpe se glissant en France , gagnant avec les petits trafics de biens nationaux, avec le prix des dénonciations sous la Terreur, de quoi faire donner un peu dinstruction aux enfants, tirant de l'Empire tout ce quil peut donner, et se résumant dans un de nos hommes dEtat à la fois pourris et sectaires, étrangers à toute conviction et fanatiques dintolérance.

1. Lockroy a reçu cependant quelques notions de catéchisme. Une brave femme qui, sous le nom dÉlise Moreau , avait eu quelque célébrité comme poétesse avant d'épouser dague, larchi-Gagne, lauteur de lUniteide, sapitoya sur la misère morale de ce malheu­reux qui, à douze ans, ne savait des vérités fondamentales de la Religion que ce que lon en peut savoir entre deux portants de coulisses. Elle mena le petit sauvage à un respectable ecclésiastique, dont nous avons déjà parlé à propos de la Commune, labbé Ravailhe. Le digne prêtre sefforça dapprendre du moins à lenfant à connaître et à bénir le nom de son Créateur. Le terrain, hélas! était ingrat, et Lockroy profita peu de cet enseignement qui aurait pu le préserver de tant décarts.

2. Journal dune bourgeoise de Paris pendant la Révolution, page 281.

« Que mon fils noublie jamais les derniers mots de son père que je lui répète : qu'il ne cherche jamais à venger notre mort. » Testament de Marie-Antoinette .