LA PERSÉCUTION JUIVE
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C’est une véritable sentine juive que cette rue du Croissant, cette halle aux journaux pornographiques où les échoppes israélites, pressées les unes contre les autres, luttent entre elles à qui aura les imaginations les plus dévergondées. L’historien de l’avenir qui dressera le catalogue de ce qu’on a mis d’horreurs en circulation depuis six ans, avec la complicité du gouvernement, n’en pourra croire ses yeux.
Scènes de crapuleuse débauche, moines roulant ivres avec des filles, prêtre fouettant une femme nue, comme dans l’affiche des Débauches d’un confesseur, groupes impudiques, tout est là. Jadis, les pères de famille, les hommes du peuple, auraient fait un mauvais parti au préfet de police qui tolère et qui encourage ces turpitudes; aujourd’hui, on aperçoit dans les quartiers populeux des familles entières, pères, jeunés fillettes, gamins regardant et commentant longuement ces Priapées. Voilà où a roulé la France '.
Ignotus, avec son don de voir et de rendre le spectacle de la rue, a tracé un saisissant tableau de ce Musée secret devenu public, de cette scatologie s’étalant en plein jour :
Dans ces quartiers populaires, la plupart des femmes sont en cheveux. Il y a un grand nombre de petits enfants. Devant chaque devanture d’imagier, il y a des groupes d’hommes, de femmes, de petites filles. Tout le monde rit — excepté peut-être les petites filles, qui regardent sérieuses et d’abord comme effarouchées. J’ai entendu et noté les réflexions de ce public.
« Tiens, regarde donc cet évêque! » Il s’agit de la caricature de M« r Frep- pel. Certes, j'admets la caricature d’un évêque qui a voulu affronter tous les dangers du Forum. Mais, ici, les attributs les plus sacrés de la religion sont tournés en ridicule. Un gamin fait à son plus petit compagnon ; « Regarde, gosse, son calice où il y a un roquet qui crache... » A part quatre ou cinq exceptions, je n’ai entendu, dans ma promenade, aucune expression trop injurieuse. Le public se contentait de détailler tout haut la vision qui était devant lui, comme il le fait, quand il assiste à un spectacle dans une baraque de foire. « Tiens... un curé qui fait la quête à domicile. Il est reçu par une femme en chemise... Ce monsieur avec des cornes, qui les regarde par un trou, c’est le mari de la bourgeoise... »
I. Cette fureur à souiller l’àme de l’enfant a es proportions d’une véritable monomanie de caractère contagieux. Les débats de la Cour d’assises d’Indre-et-Loire (mars 1884) nous montrent un professeur du lycée, M. Vallet, tenant aux jeunes gens confiés à ses soins les propos les plus orduriers et les plus dégradants, fournissant au directeur d’une baraque foraine s’intitulant le Musée républicain ou Sanction magasin une toile où la religion est tournée en ridicule, et forçant ses élèves à aller la voir, interpellant lui-même les passants sur la voie publique pour les forcer à entrer.
A Marseille , an mois d’avril 1884, un M. T..., inspecteur divisionnaire du travail des ei| fants dans les manufactures, en visitant un atelier de jeunes filles du quartier Ruuet, se déshabille tout à coup et se montre tout nu à ces enfants.