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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

quils font ; elle dénonce, elle calomnie, elle salit, elle tend des pièges, elle organise des scandales, elle déshonore ceux contre lesquels elle ne peut réunir assez de faux témoignages ; elle conduit les uns à la folie, les autres au suicide et, dès quon veut létreindre, elle glisse entre les mains, elle vous délie de la désigner par un nom.

Lagent de cette œuvre épouvantable sappelle Légion; il est sur la pourriture des nouvelles couches, chères à Gambetta ; il prend tous les déguisements, il revêt toutes les formes, il tire cinq ou six moutures de son sac.

Quand un prêtre a déplu h la Maçonnerie dans un village, lagent vient dans les cabarets recueillir de quoi échafauder une accusation dattentat aux mœurs ou dassassinat que la presse juive se charge de propager; si par la même occasion il constate quune auberge, un peu isolée, est tenue par un vieillard, il devient dindicateur politique, indicateur criminel; il donne les éléments dune affaire aux rôdeurs do Paris qu'il connaît. Quello prise a-t-on contre lui? Si on le surprend blotti dans une église ou relevant les empreintes des serrures, il déclare quil est sur la piste dun gros crime commis par un curé, et la magistrature daujourdhui est trop bien dressée pour nuire à laction dun ennemi du cléricalisme. Quinze jours après on pille léglise, mais la police, qui sest bien gardée de découvrir les malfai­teurs qui avaient dévalisé le Trésor de la basilique de Saint-Denis, a trop desprit pour chercher le vrai coupable. Notre homme, dailleurs, ne se contente point de surveiller les méfaits du cléricalisme dans les églises, il suit ses manœuvres, 11 entre dans les casernes, il visite les forts sous prétexte de voir si on ny a pas réservé de local aux aumôniers, et, en sou­venir du Kulturcampf, sans doute, ne néglige pas de faire profiter lAlle­ magne de ses observations militaires.

quon larrête, il est sûr de limpunité. Tout ce monde se tient, en effet. Lagent Tricoche et Cacolet a un grand chef qui est le préfet de police. Jadis, dit-on, dès laube, quand les valets de tripots et les garçons do lupa­nars commençaient à balayer les salles et à faire entrer un peu dair dans ces bouges flottaient partout des vapeurs de corruption, un émissaire matinal venait remettre à Fouché le rouleau de louis quil prélevait sur les produits de la débauche. Aujourdhui Fouché nest plus seul à palper: il partage le gain des agences interlopes avec tout un monde de républicains affamés. Il est comme le président honoraire, je veux dire le président à honoraires dun immense tripot; la maison Tricoche et Cacolet a été déclarée établissement dutilité publique; elle fait tout ce qui concerne son état: elle espionne les curés, elle épie tout ce qui pourrait les compro-