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LA FRANCE JUIVE
qu’ils font ; elle dénonce, elle calomnie, elle salit, elle tend des pièges, elle organise des scandales, elle déshonore ceux contre lesquels elle ne peut réunir assez de faux témoignages ; elle conduit les uns à la folie, les autres au suicide et, dès qu’on veut l’étreindre, elle glisse entre les mains, elle vous délie de la désigner par un nom.
L’agent de cette œuvre épouvantable s’appelle Légion; il est né sur la pourriture des nouvelles couches, chères à Gambetta ; il prend tous les déguisements, il revêt toutes les formes, il tire cinq ou six moutures de son sac.
Quand un prêtre a déplu h la Maçonnerie dans un village, l’agent vient dans les cabarets recueillir de quoi échafauder une accusation d’attentat aux mœurs ou d’assassinat que la presse juive se charge de propager; si par la même occasion il constate qu’une auberge, un peu isolée, est tenue par un vieillard, il devient d’indicateur politique, indicateur criminel; il donne les éléments d’une affaire aux rôdeurs do Paris qu'il connaît. Quello prise a-t-on contre lui? Si on le surprend blotti dans une église ou relevant les empreintes des serrures, il déclare qu’il est sur la piste d’un gros crime commis par un curé, et la magistrature d’aujourd’hui est trop bien dressée pour nuire à l’action d’un ennemi du cléricalisme. Quinze jours après on pille l’église, mais la police, qui s’est bien gardée de découvrir les malfaiteurs qui avaient dévalisé le Trésor de la basilique de Saint-Denis, a trop d’esprit pour chercher le vrai coupable. Notre homme, d’ailleurs, ne se contente point de surveiller les méfaits du cléricalisme dans les églises, il suit ses manœuvres, 11 entre dans les casernes, il visite les forts sous prétexte de voir si on n’y a pas réservé de local aux aumôniers, et, en souvenir du Kulturcampf, sans doute, ne néglige pas de faire profiter l’Alle magne de ses observations militaires.
Où qu’on l’arrête, il est sûr de l’impunité. Tout ce monde se tient, en effet. L’agent Tricoche et Cacolet a un grand chef qui est le préfet de police. Jadis, dit-on, dès l’aube, quand les valets de tripots et les garçons do lupanars commençaient à balayer les salles et à faire entrer un peu d’air dans ces bouges où flottaient partout des vapeurs de corruption, un émissaire matinal venait remettre à Fouché le rouleau de louis qu’il prélevait sur les produits de la débauche. Aujourd’hui Fouché n’est plus seul à palper: il partage le gain des agences interlopes avec tout un monde de républicains affamés. Il est comme le président honoraire, je veux dire le président à honoraires d’un immense tripot; la maison Tricoche et Cacolet a été déclarée établissement d’utilité publique; elle fait tout ce qui concerne son état: elle espionne les curés, elle épie tout ce qui pourrait les compro-