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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

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réclame 160 francs mi lieu de 10 francs à lun de ses administrés; il nest sauvé, raconte le Clairon , que par lintervention de Lœwe et de Camille Sée 1 2 . Le commissaire de Viviers tire un coup de revolver sur un habitant pai­sible de sa commune et est arrêté au moment il sélancait sur lui, pro­bablement pour lui arracher sa montre. Au mois de décembre 1883, le commissaire de police dOrbec , Hébert, est condamné par la cour dassises du Calvados à trois ans de prison pour attentat à la pudeur®.

Cardinal, le commissaire de police de Vitré, est plus étonnant encore; il se charge de procurer des nuits damour à ses amis et il choisit au ha­sard parmi les femmes les plus irréprochables de la ville. Un soir, son compagnon dorgie, Leroy, rédacteur en chef du Radica.1 de Rennes , lui témoigne le désir de sacrifier à Vénus. Cardinal nhésite pas, il fait ouvrir au nom de la loi la maison dune honnête femme, M mo Porée, dont le mari employé à la gare était absent, jette le bouillant républicain dans les bras de cette dame réveillée en sursaut et saisie dépouvante, et se retire. La femme crie, se défend, roue de coups livrogne qui veut la prendre de force. Finalement laffaire sébruite et, au mois de décembre 1885, la cour dappel de Rennes, statuant sous la présidence de M. de Kerbertin, con­damne Cardinal à six mois et Leroy à un mois de prison.

Rroussier, dabord commissaire de police à Guines, il avait commis dinnombrables vols, avait été envoyé par le ministre à Vendôme avec de lavancement., il trouva tout simple de se rendre à la gare, déventrer un sac de dépêches et demporter les lettres chargées. Le jury de Loir-et- Cher le condamna à cinq mois de prison au mois de février 1886. « Je suis toujours commissaire de police, dit-il au président, le ministère ma accepté pour les colonies. » Il ira rejoindre son poste à lexpiration de sa peine et probablement avant.

Userait dommage domettre Joyeux, le commissaire de police du quartier de la Folie-Méricourt. Cette affaire Laplacette, dont tous les journaux ont retenti au mois de mai 1884, est une des plus émouvantes, une de celles

1. Dans la séance du 21 janvier 1884, M. Delattre raconta devant la Chambre une quin­zaine de vols, dabus de pouvoir, de détournements accomplis par ce personnage ; M. Mar- gue répondit que cétait fort bien et la gauche fut de son avis.

2. Parmi les gardiens de la paix poursuivis au mois daoût 1884, pour avoir frappé un malheureux vieillard du nom de Mignoguet, qui mourut à la suite de ces violences, nous voyons figurer un agent du nom de Mayer (encore un), précédemment condamné pour coups et blessures. Condamné à 200 francs damende, il fut définitivement acquitté en appel, Un autre gardien de'la paix juif , Cyrille Jacob, assomma, le 14 septembre 1884, le concierge de la maison quil habitait, rue Oberkampt, 47, et eu fut quitte pour d-ux mois de prison et cinq francs d'amende.