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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA PERSÉCUTION JUIVE

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brusquement son fusil dépaule et déclara à tous ceux qui voulurent traiter cette question « que les interpellations de collègue à collègue étaient défen­dues. »

Aucun doute cependant nétait possible. Lancien chef de la comptabi­lité de la Compagnie Morelli, M. Semeriva, avait affirmé que MM. Arène et Peraldi recevaient un subside mensuel pour les avantages quils avaient fait obtenir à la Compagnie, grâce à leur position de députés. Selon lui, le feuillet 105 du copie de lettres de la Compagnie contenait une lettre ainsi conçue.

Folio 105. Marseille , le 24 août 1883.

Monsieur Peraldi, député de la Corse,

rue de Monsigny, à Paris ,

.iVows avons lhonneur de vous adresser ci-joint, sous pli recommandé, la somme de 750 fr. en sept billets de banque de 100 fr. et un de 50 fr., montant de votre traitement du mois daoût.

Veuillez, etc. Signé : Semeriva '.

M. Semeriva soutenait en outre que les livres de la Compagnie por­taient, à la date du 14 décembre 1884, la mention suivante :

Indemnité à Peraldi, mois de novembre 1883, sept cent cinquante francs. Indemnité à Arène, mois de novembre 1883, mille francs.

Peraldi se défendit faiblement et pour toute excuse se contenta de dire quil était notaire, ce qui frappa détonnement les gens qui ne pouvaient comprendre ce que les panonceaux venaient faire. Quant à Arène, il nia violemment. Sil était honnête il navait, pour être disculpé immédia­tement, quà demander à un tribunal dhonneur de constater si les feuil­lets portaient la mention en question.

Il sen garda bien, et le groupe de lUnion républicaine continua à réchauffer ce jeune concussionnaire dans son sein. M. Eanc qui, au mo­ment de laffaire Bolland, sétait démené énergiquement, sous prétexte que les amis de Gambetta ne pouvaient pas être soupçonnés, ne donna pas signe de vie. A lui aussi il était bien simple cependant daller feuilleter les livres de la Compagnie.

I. Voir à ce sujet, en dehors du Journal officiel du 6 et du 8 juin 1884, la Question Corse, par II. Ernest Judet , et la réimpression du journal le bamptero, dont Samt-Elme était le rédacteur en chef.