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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

môlée une infirmière laïque. Au cours de l'audience elle avait été ap­pelée comme témoin, le président lui adressa lapostrophe suivante : « Vous ôtes infirmière laïque à lhôpital Saint-Louis , et vous passez vos nuits chez les marchands de vin. » Le public sest associé par ses mur­mures à la juste indignation du président.

Mesdemoiselles ou mesdames les infirmières laïques tiennent, paraît- il, à occuper sans cesse les journaux do leurs honorables et sympathique personnes.

Eh bien! soit, nous parlerons delles puisquelles le veulent, et rappor­terons fidèlement leurs exploits pour la plus grande édification de ceux qui les liront.

Avant-hier nous racontions lhistoire de cette jeune fille, du nom de Thuvenat, qui, après avoir passé cinq de ses plus belles années dans une maison de correction, était devenue infirmière du Gouvernement; puis, après avoir été chassée de lhôpital Tenon, elle avait été appelée pour remplacer les Sœurs, s'était lancée dans une vie de plaisirs et de fêtes au milieu des soldats du f c de ligne, et, finalement réintégrée par M. Quentin dans ses fonctions de consolatrice des malades, comparaissait devant le tribunal correctionnel de Paris pour les avoir trop bien soignés.

Aujourdhui, la vénérable dame dont il sagit est accusée par le pré­sident de la ff chambre dépasser ses nuits chez les marchands de vin, au lieu de les passer à lhôpital elle est infirmière.

On peut donc dire que, devant le tribunal correctionnel de Paris , les infirmières laïques se suivent et se ressemblent.

Quel joli monde, que le monde de M. Quentin ! Quel monde tout il fait propre à la tâche quon lui donne! Quels soins empressés doivent re­cevoir de pauvres malades de femmes qui passent leurs nuits chez les marchands de vin!

Ges faits, qui se multiplient de jours en jour et qui nous montrent quel désordre règne dans les hôpitaux, nous les opposons aux parti­sans de la laïcisation.

Au mois davril 1881, linfirmier Nermel, de Lariboisière , est condamne à deux mois de prison par la onzième chambre pour avoir à moitié as­sommé un malade qui voulait lempêcher de voler du vin.

Le Cri du Peuple ' donne sur lasile de Bicètre, régne en maître Botirneville, lathée frénétique, le cumulard jamais satisfait, qui est h la fois député, rédacteur en chef dun journal, et médecin en chef de Bicè- tre, des détails qui font véritablement horreur. Les salles, qui ne sont balayées que lors des visites officielles, sont dans un état de malpropreté repoussant. Les infirmiers se font un jeu de frapper les malheureux fous à coups de poing ou à coups de clef ; quand ils sont en belle humeur, ils garrottent linfortuné qui leur tombe sous la main, et le livrent au bai-

1. cri i(u Pi nj-lr, du r, novembre I88ï.