LA PERSÉCUTION JUIVE
le désordre. Au Mardi-Gras dernier, le personnel laïque de l’hôpital Saint- Antoine, hôpital laïcisé, hommes et femmes, a changé de costume, et ne s’est même pas abstenu de paraître dans les salles avec ce déguisement.
Voilà, monsieur, le personnel qui sort de l’école d’infirmières laïques de M. Bourneville, école qui, suivant ce dernier, aurait été fondée pour le plus grand bien de l’Assistance publique.
Tous ces faits sont de notoriété publique dans les hôpitaux, je n’en dirai pas plus long. Seulement, je fais le public juge, et je lu; rappelerai ce mot du bon La Fontaine :
A l'œuvre on connaît l'artisan.
Veuillez agréer, monsieur le rédacteur, l’assurance de ma considéra» tion distinguée.
A. Dksprks >.
Les scènes scandaleuses du Mardi-Gras, auxquelles le docteur Desprès fait une discrète allusion, sont un des faits les plus caractéristiques encore de notre époque. Se peut-il concevoir vision plus affreuse que l’orgie à l’hôpital, infirmiers et infirmières à demi ivres se cherchant dans les salles, le Plaisir qui hurle écrasant dans ses ébats la Douleur qui râle, les Évohés se mêlant aux cris de l’agonie, les malades brusquement réveillés, se mettant sur leur séant pour regarder ces hommes habillés en femmes et ces femmes habillées en hommes, et se demandant s’ils ne sont pas les dupes de quelque horrible cauchemar? Il y a vraiment dans ces jeux de l’Amour et de la Mort je ne sais quoi de fantastique et de macabre I. 2 .,
Il manque à cela Quentin, ce gros satyre débordant de santé, regardant
I. Au mois <la février, à propos de la laïcisation des hôpitaux de la ville, un médecin de Lyon , le docteur Augagnem, républicain et libre penseur, adressait au Courrier de Lyon trois lettres fort remarquables qui concluaient absolument dans le même sens.
,. Sur les 600 Soeurs des hôpitaux, disait-il, -405 occupées dans les salles sont on contact direct avec les malades. Je mets en fait, et aucun médecin ne me contredira, qu’il est impossible de trouver non seulement à Lyon , mais dans toute la France peut-être. 400 femmes capables de faire immédiatement ce service. Nous voyons chaque jour, en ville, dos gardes-malades et nous sommes fixés sur la valeur moyenne des membres de la corporation...
., Entre les religieuses et les laïques, il y aura toujours une différence originelle d une extrême importance. Les religieuses n’embrassent pas la vie d hospitalisme uniquement pour trouver des moyens d’existence : les causes de leur choix sont d un ordre plus élevé. Elles sj contentent de 40 fr. par an et pensent faire leur salut. Et combien les laïques '■stimeront-elles i indemnité équivalente au salut? Agir pour une idée, fût-elle fausse, sera toujours supérieur au fait d’agir pour de l’argent. Dans l’armée, les volontaires ont toujours été préférés aux remplaçants, à ceux qu’on appelait les vendus. »
■>. Pour l’analvse exacte de cet état d’àme où l’être humain, pris soudain d’un rire convulsif, profane‘les cadavres et les souille dans une sorte de vertige diabolique, les esprits curieux feront bien de lire l’admirable chapitre de Michelet sur la crise morale que traversa la France au w siècle pendant les horreurs de la guerre de. Cent ans. Ce fut alors que commencèrent, les représentations de la Danse macabre , dans le cimetiere des Innocents, où le soir les filles folles faisaient leur métier sur les tombes.