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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

Après avoir fait annoncer officiellement le 15 juin que l'émission des billets est terminée, Proust est obligé de reconnaître quil a menti et quune partie des billets est demeurée entre ses mains. La loterie est tirée néan­moins sans que les billets aient été placés; le gros lot, ainsi que quelques lots dune importance secondaire, reste au fond du sac, et les administra­teurs avouent quils ont gagné 770,000 francs. Ce nest que sur les réclama­tions unanimes de la presse et de lopinion quon se décide à procéder à un nouveau tirage.

Ce qui est certain, ce qui est hors de conteste, cest quune loterie autorisée à quatorze millions, sur lesquels douze millions de billets ont été placés, a produit pour résultat définitif et total cinq millions huit cent mille francs. Cest M. Proust lui-même qui a été forcé davouer ce chiffre, le 5 février 1885, devant les protestations du comité.

sont passés les autres millions? En frais généraux ? En admettant, pour un instant, cette hypothèse insensée, il y a un moyen de répondre aux accusations formelles que chacun porte contre le promoteur et lorganisateur de cette loterie, contre celui qui en a assumé la direction exclusive, cest de publier les comptes.

Comment se fait-il que les membres du comité, dont quelques-uns, comme M. Bouilhet, occupent une certaine situation dans le monde, dont le nom figure sur les billets de loterie, naient pas compris quils se com­promettaient eux-mêmes en ne réclamant pas immédiatement la publi­cation de ces comptes ?

Ceci nempêche point les membres de la gauche de déclarer que la loterie des Arts décoratifs est une œuvre nationale. Spitzer aussi et Proust sont des figures nationales, et Ilecht donc, lintermédiaire dans lachat des Courbet !

Elle est instructive lhistoire des Courbet !

On avait le désir davoir un ou deux Courbet au Louvre. Lidée nétait pas plus mauvaise quune autre. En tous cas la marche était facile à suivre: il fallait demander loyalement un crédit à la Chambre, si lon manquait dargent, et à la première vente importante figurerait un Courbet , envoyer un mandataire du Louvre. Chacun sait que les collectionneurs français poussent rarement contre la direction des Musées, et que les amateurs étrangers eux-mêmes sabstiennent.

époque, le Petit Journal, le Malin, le XIX 0 Siècle, et particulièrement le Courrier de lArt du 6 et du 27 mars 1885 qui porte contre Proust , avec preuves à lappui, des accusations d'une telle gravité'on ne comprend pas que le parquet ne se soit pas ému.