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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

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appelé. Ce dernier reçut lordre de couper le cou à la victime, et, comme il nen avait pas le courage, David Harari, le bon et pieux ami du Père, saisit lui-même le couteau ! Mais sa main tremblait, et la lugubre besogne navançait pas, quand son frère Araon vint à son aide, pendant que Soliman maintenait par la barbe la tête du Père fortement tendue.

Le sang, recueilli et mis en bouteilles, fut envoyé au grand rabbin. Le corps fut dépouillé de ses vêtements, quon brilla, puis désarticulé et coupé en menus morceaux. Les os furent même broyés dans un mortier, et tous ces restes informes furent étés dans un cloaque.

Les malheureux croyaient ainsi faire disparaître à jamais la trace de leur crime.

La n uit venue, Ibrahim Amoran, le serviteur chrétien du Père, inquiet de ne pas le voir rentrer et le sachant dans le quartier juif , sv rendit pour le chercher. Il y trouva le même sort que son maître. Comme lui, il fut saisi et assassiné par les Juifs, qui sétaient réunis, dit l'Unim cTAl- sace-Lorraine, « pour avoir du sang chrétien à mettre dans le doux pain pour la fête du Pourim . »

Mais ces disparitions furent bientôt signalées : on eut des soupçons. Le consul français prit laffaire à cœur et provoqua une enquête. On savait que Soliman, le barbier juif , avait été appelé cette même nuit dans la maison de David Harari. 11 fut arrêté, interrogé, et par ses aveux on retrouva les restes du Père, et on mit la main sur les auteurs des deux crimes.

Des seize personnes arrêtées, deux moururent pendant linstruction ; quatre furent graciées, entre autres ce Soliman, à cause de leurs révéla­tions ; les dix autres furent condamnées à mort.

La race juive donna un nouvel exemple de son admirable esprit de solidarité, elle mit toute lEurope en mouvement. Crémieux et Monte- fiore se transportèrent à Damas; ils ne purent cependant empêcher une condamnation qui était inévitable puisque les faits étaient prouvés, démontrés, indiscutables, mais ils arrachèrent au vice-roi, en pesant sur lui de tout le poids de la finance juive cosmopolite, la grâce des condamnés. On ne justifiait, ni nexcusait les coupables, on levait simplement une peine justement méritée'.

Le Moniteur de Rome , dans son numéro du 15 juin 1883, citait des faits de ce genre à une date toute récente :

1. À consulter à ce sujet un livre fort curieux, mais malheureusement presque introu­vable aujourd'hui, Relation historique des affaires de Syrie depuis 1840 jusquà 1842, par Achille Laurent.