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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

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Que faire contre cette persécution? Rien. Cest la persécution perfec­tionnée que prévoyait Desmoulins lorsquil écrivait : « Ce sont les des­potes maladroits qui se servent des bayonnettes; lart de la tyrannie est de faire la même chose avec des juges. »

régime autoritaire, cette centralisation toute-puissante, déjà si lourde quand la machine gouvernementale était dirigée par des hommes qui avaient un fragment de conscience, qui, tout au moins, se rattachaient aux traditions françaises, est devenu un effroyable instrument dop­pression entre les mains de vagabonds dhier, détrangers fraîchement na­turalisés, de Juifs vindicatifs et haineux. Magistrats, commissaires, agents, tout cela est uni par la communauté dorigine. Tous ont fait à peu près les mêmes métiers autrefois, ont vécu entre deux peurs des mêmes in­dustries suspectes. Si vous aviez à vous plaindre de quelque abus de pou­voir, je ne pense pas que vous trouviez grande protection auprès de Cartier, lancien homme de confiance de Crémieux, qui déclare, dans une réunion électorale, que « Dieu , la famille et la propriété sont des balançoires. » Quant aux commissaires, il nest pas de jour, à la suité de quelque aventure trop éclatante, lun deux ne quitte son cabinet pour une cellule à Mazas. Lun, magistrat et marchand de vin à la fois, est poursuivi pour escroquerie. Lautre, un nommé Rougeau, celui- opérait à Saint-Denis ,

crite, cette affectation déclamatoire de sentiments mensongers. L'homme qui criait à sa femme après le crime : « Tu as bien fait, ma Jeannette! èt qui trouvait tout simple quon tue un meurt-de-faim pour quelques cancans de portière, regrettait jadis dans les Jours de combul de ne pas être le bon Dieu pour empêcher le soleil de se lever le jour lon exé­cute quelque misérable qui a coupé sa mère en morceaux ou étranglé son vieux père :

.... (Juami la foule attend quen se levant Le jour livre au bourreau un assassin vivant,

Cet homme-, fiit-il encore plus infâme,

Je le plains, et je plains sa mère, pauvre femme,

Qui lui donna son lait et qui laime toujours.

Je me dis qu'aux appels sacrés les cœurs sont sourds, (Jue les sociétés devraient être meilleures ; iju'un siècle de douleurs, condensé dans six heures, Est vécu par tous ceux quon jette à l'échafaud ;

(Jue l'on n'a pas de droit sur la tombe, et quil faut Etre juste et tuer enfin la guillotine.

Toute l'humanité respire en ma poitrine,

Tout le sang quon versa bout dans ma veine en feu, Et moi qui ne crois pas. je vouraids être Dieu ,

Car lorsque je verrais que le bourreau s'apprête A supprimer un être, à couper une tête,

A corriger le mal par un excès du mal.

J'empêcherais le jour de donner le signal

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