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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LE JUIF

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la nôtre. Le type de la famille aryenne, dans létat de civilisation, est la gens romaine qui devint la maison féodale. Pendant de longues générations la force vitale, le génie séconomisent, puis larbre dont les racines plon­gent dans le sol porte au sommet un homme illustre qui est comme le résumé des qualités de tous les siens. Lêtre prédestiné met un siècle à se développer, mais de lextraction la plus humble sort une de ces figures complètes, charmantes et vaillantes, héroïques et lettrées comme notre histoire en compte tant.

Dans la race sémitique les choses se passent autrement. En Orient, un chamelier, un porteur deau, un barbier est distingué par le souverain. Le voilà soudain pacha, vizir, confident du prince, comme ce Mustapha- ben-Ismaïl qui sintroduisit au Bardo, en vendant des petits gâteaux et qui, selon "expression égrillarde de M. Dauphin, procureur général, « rendait à son maître des services de jour et de nuit, » ce qui lui mérita de notre gouvernement, peu scrupuleux comme on sait, la croix de grand officier de la Légion dhonneur.

Il en est de même chez le Juif. En dehors des familles sacerdotales qui constituent une véritable noblesse, la noblesse nexiste pas; il ny a pas de familles illustres, quelques-unes se transmettent du crédit de père en fils, dans aucune on ne se lègue de la gloire.

En moins de vingt ans, si les circonstances lui sont favorables, le Juif atteint tout son développement; il naît au fond dune judengasse, il gagne quelques sous dans une première opération, il se lance à Paris, se fait dé­corer par lentremise dun Dreyfus quelconque, achète un titre de baron, se présente hardiment dans un grand cercle, prend les allures de quelquun qui a toujours été riche. Chez lui la transformation est en quelque manière instantanée; il néprouve nul étonnement, il ignore absolument certaines timidités.

Prenez un Juif de Russie chez lui, sous sa thouloupe crasseuse, avec ses tirebouchons et ses boucles doreille et, après un mois de bains, il sins­tallera dans une loge à lOpéra avec laplomb dun Stern ou dun Gunzburg,

Prenez comme opposition un brave entrepreneur de bâtisse français, en­richi très honorablement, il aura toujours lair 'un peu emprunté et gêné, il fuira les milieux trop élégants. Son fils, dans des conditions meilleures, initié aux raffinements de la vie, sera tout différent. Le petit-fils, si la famille continue en sélevant à rester honnête et chrétienne, représentera le vrai gentilhomme, il aura une délicatesse de pensée et une noblesse de sentiments que le youtre naura jamais.

Par contre,si le Juif arrive tout de suite à laplomb, il ne parvient jamais

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