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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LE JUIF

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un canapé de reps exposé dans la rue et sur lequel en a placé des choux, n'a-t-il pas une frappante ressemblance avec Stern, du cercle de la rue Royale? Regardez cette jeune fille osseuse, qui marche pieds nus, couverte seulement dune camisole sale et dun jupon qui ne va que jusquaux ge» noux, c'est Sarah Bernhardt enfant. Voici M lle Isaac qui mord à bouche que veux-tu à une grappe de maïs tout cru. Examinez cette femme qui se pa­vane sur le pas de sa porte, son allure ne vous rappelle-t-elle pas le mou­vement de cou insolent et niais à la fois dune célèbre baronne, ce cou doie enorgueillie qui na aucun rapport avec londulation gracieuse et souple de la Lagide au col de cygne qua chantée Gautier? Mettez du ve­lours, des diamants, des vêtements corrects sur tout ce peuple de reven­deurs, de recéleurs, de prêteurs sur gages, et vous aurez une salle de pre­mière.

Eux-mêmes semblent avoir la notion de cette situation. A la fois arro­gants et humbles, ils paraissent attendre philosophiquement le coup de marée qui les portera à la ville, à la fortune, aux honneurs. Ils ne sont point pressés et ne se trouvent pas malheureux.

Au centre de ce quartier plein de loques sélève une synagogue dans le 'S style oriental, qui est une merveille; on la montre avec complaisance à létranger; on prend même parfois le goy curieux pour quelque frère arrivé

qui veut se rendre compte de la position des frères en retard. Jai donné vingt kreutzers à une femme chaussée de bottes énormes qui voulait v A. absolument membrasser la main. « Inutile, ma vieille, lui ai-je dit, je suis ; chormé de têtre agréable; ton fils sera probablement mon maître, et je serais très content de gagner un morceau de pain en collant des bandes dans son journal. »

; : Un Christ, pliant sous le faix douloureux de la croix, dont lexpression

Vu?! vous arrache des larmes, indique lendroit finit ce ghetto libre les , Juifs restent volontairement. Prudents en ce pays, et pour cause, les Israé- ; lites nont encore que légèrement mutilé ce Christ devant lequel une lampe ;y$j brûle toute la nuit ; ils se dédommageront quand ils seront ministres, séna- ** teurs, députés, conseillers municipaux, préfets en France, en jetant dans . 'le tombereau à ordures les crucifix de nos églises après ceux de nos écoles.

Au bout de la montée on est devant le château de Schlossberg furent longtemps couronnés les rois de Hongrie et que Marie-Thérèse habita.

Rien nest saisissant comme ce burg lincendie na laissé que les murs ;

. ouvert à tout-vent, béant, formidable encore, il se détache avec un étrange relief sur lhorizon. Au bas le Danube, non plus impétueux comme il était en sortant de Vienne, comme il sera quelques lieues plus loin, mais en-