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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LE JUIF

SS

et mènent à livrognerie ou à la folie. Une autre fois, cest un grand sei­gneur porteur dun beau nom et qui aura rudoyé aux courses un baron suspect; on sarrange pour procurer au malheureux une maîtresse juive; un coulissier affilié à la bande vient lui proposer une affaire avantageuse ; on amorce parfois la victime par un premier gain, et finalement elle se trouve à la fois ruinée et notée dinfamie.

Si le marchand, lécrivain, le grand seigneur sétaient entendus, sils sétaient unis, ils auraient échappé, ils se seraient défendus mutuellement ; chacun aurait apporté un appui à lautre, mais je le répète, ils succombent sans se voir et sans soupçonner même quel a été leur vrai ennemi.

Grâce à cette solidarité, tout ce qui arrive à un Juif dans le coin le plus reculé dun désert prend les proportions dun événement. Le Juif, en effet, a une façon de piailler qui nest quà lui. Ce nest pas en vain quon lui a dit : « Croassez et multipliez, innombrable postérité dAbraham 1 »

La criaillerie du Juif rappelle toujours ces tumultes du Moyen Age , un infortuné porteur de loque jaune, rossé pour un méfait quelconque, poussait des lamentations affreuses qui agitaient tout le ghetto.

Par malheur pour les oreilles délicates, il y a constamment dans le monde un Juif qui crie et qui réclame quelque chose. Que réclame-t-il ? Ce quon lui a pris, ce quon aurait pu lui prendre et, enfin, ce quil aurait pu gagner.

Très souvent lAnglais , qui sent une affaire, se met à crier derrière le Juif et à pousser des aôh! a ôh! gutturaux qui rendent la cacophonie épou­vantable.

Qui ne se souvient du Juif Paciüco que Thouvenel, alors notre repré­sentant en Grèce , en un temps nos représentants nétaient ni Juifs, ni domestiques de Juifs, menaça, s'il ne se taisait pas, de faire pendre au grand mât dun de nos navires de guerre ?

Qui ne se rappelle le Juif Lévy de lEnfida ?

Qui a oublié Mortara, ce petit Juif à propos duquel toute la presse vendue à Israël accabla dinjures un saint pontife qui se contenta de dire au gamin avec son sourire angélique : « Cher enfant, tu ne sauras jamais ce que ton âme maura coûté I »

Le père Momolo Mortara était un type; il exploitait son fils comme Raphaël Félix exploitait Rachel quil sétait réservé le droit, dans son traité avec limprésario américain, de montrer morte et revêtue du péplum dans son cercueil. Dès que le père Mortara avait besoin dargent, il sentait sa douleur se renouveler, et il allait trouver Gavour. Gavour, qui prétendait que laffaire Mortara lavait autant aidé à faire lItalie que Garibaldi,