58
LA FRANCE JUIVE
lui-même. Il ne vous reste plus, dans la voie où vous vous engagez, qu’à violer des domiciles et à crocheter des serrures. C’est le bagne alors...
Plat comme une punaise devant Lipmann, parce qu’il était Juif, le commissaire de police, — un Lévy ou un Scbnerb quelconque, — n’a pas eu une minute la pensée de faire coucher au poste ce Juif sans gêne qui avait détruit volontairement un objet qui ne lui appartenait pas et au sujet duquel un procès était engagé.
Dès que le Juif intervient dans une affaire, vous êtes sûr qu’un effroyable tapage va se produire.
Gomment est mort Olivier Pain? Nul n’en sait rien. Ses amis le regrettent, mais le public ne s’en occupe pas. Par aventure, il se trouve que le prince de Bismarck, qui veut se rapprocher des tories qui viennent de rentrer au pouvoir et isoler la France de l’Angleterre, se dit qu’il ne serait pas mauvais de faire injurier un peu lord Lyons, qui est depuis de longues années ambassadeur de France .
Le [Juif Goëdschel Selikowitch entre alors en scène. C’est un ancien élève de cette école des Hautes Études devenue peu à peu une espèce de séminaire juif où l’on élève à la brochette des agents révolutionnaires; il a publié une brochure intitulée : le Scheol des Hébreux et le Sest des Égyptiens. C’est tout ce qu’on connaît de lui; en revanche lui connaît les choses les plus cachées; il a vu fusiller Olivier Pain, il l’affirme sur l’honneur, il déclare que cet attentat ne peut rester impuni.
On le croit, on organise des meetings d’indignation, on outrage grossièrement l’Angleterre, la reine, le prince de Galles; des notes diplomatiques sont envoyées. Rochefort jure qu’il va venger sur lord Lyons la mort de Pain. Les Parisiens savent que le pamphlétaire se bornera à aller parier quelques louis aux courses le lendemain, mais les naïfs s’épouvantent, l’ambassade anglaise ferme ses portes...
Un maudit Juif a suffi pour organiser ce charivari. Comment le Juif fait-il pour déranger ainsi le monde? Ne me le demandez pas, je n’en sais rien. C’est son secret, c’est un don spécial chez lui. « Cela lui vient naturellement, » comme au tambourinaire de Numa Roumestan.
A quelque pays qu’il appartienne, le Juif est sûr de trouver le même appui. La patrie, dans le sens que nous attachons à ce mot, n’a aucun sens pour le Sémite . Le Juif, — pour employer une expression énergique de VAlliance israèlite, — est d’un inexorable universalisme.
Je ne vois pas très bien pourquoi on reprocherait aux Juifs de penser