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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

lui-même. Il ne vous reste plus, dans la voie vous vous engagez, quà violer des domiciles et à crocheter des serrures. Cest le bagne alors...

Plat comme une punaise devant Lipmann, parce quil était Juif, le commissaire de police, un Lévy ou un Scbnerb quelconque, na pas eu une minute la pensée de faire coucher au poste ce Juif sans gêne qui avait détruit volontairement un objet qui ne lui appartenait pas et au sujet duquel un procès était engagé.

Dès que le Juif intervient dans une affaire, vous êtes sûr quun effroyable tapage va se produire.

Gomment est mort Olivier Pain? Nul nen sait rien. Ses amis le regret­tent, mais le public ne sen occupe pas. Par aventure, il se trouve que le prince de Bismarck, qui veut se rapprocher des tories qui viennent de rentrer au pouvoir et isoler la France de lAngleterre, se dit quil ne serait pas mauvais de faire injurier un peu lord Lyons, qui est depuis de longues années ambassadeur de France .

Le [Juif Goëdschel Selikowitch entre alors en scène. Cest un ancien élève de cette école des Hautes Études devenue peu à peu une espèce de séminaire juif lon élève à la brochette des agents révolutionnaires; il a publié une brochure intitulée : le Scheol des Hébreux et le Sest des Égyp­tiens. Cest tout ce quon connaît de lui; en revanche lui connaît les choses les plus cachées; il a vu fusiller Olivier Pain, il laffirme sur lhonneur, il déclare que cet attentat ne peut rester impuni.

On le croit, on organise des meetings dindignation, on outrage gros­sièrement lAngleterre, la reine, le prince de Galles; des notes diploma­tiques sont envoyées. Rochefort jure quil va venger sur lord Lyons la mort de Pain. Les Parisiens savent que le pamphlétaire se bornera à aller parier quelques louis aux courses le lendemain, mais les naïfs sépou­vantent, lambassade anglaise ferme ses portes...

Un maudit Juif a suffi pour organiser ce charivari. Comment le Juif fait-il pour déranger ainsi le monde? Ne me le demandez pas, je nen sais rien. Cest son secret, cest un don spécial chez lui. « Cela lui vient naturel­lement, » comme au tambourinaire de Numa Roumestan.

A quelque pays quil appartienne, le Juif est sûr de trouver le même appui. La patrie, dans le sens que nous attachons à ce mot, na aucun sens pour le Sémite . Le Juif, pour employer une expression énergique de VAlliance israèlite, est dun inexorable universalisme.

Je ne vois pas très bien pourquoi on reprocherait aux Juifs de penser