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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LE JUIF

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Le théâtre de lAmbigu-Gomique, raconte encore M. Hallays-Dabot, voulut reprendre un drame, le Juif de Venise , joué en 1851 Le drame était un arrangement de lœuvre de Shakespeare . Quallait devenir Shylock , limmortelle création qui fait revivre les siècles doppression que la race juive eut à traverser, ses luttes sourdes contre le chrétien, ses joies, ses triomphes, ses humiliations; Shylock , la ligure saisissante dont le rire sarcastique et les cris de désespoir éclairent tout un côté sombre de la vie du Moyen Age ? Le vieux Juif dut subir la loi commune. Le souvenir de Shakespeare , le côté légendaire du personnage, lépoque et le lieu de laction, rien ne sauva Shylock . Le farouche circoncis dut dépouiller sa phy­sionomie caractéristique pour devenir un banal usurier vénitien. La pièce fut reprise sous le titre : Shylock ou le Marchand de Venise.

Imaginez quon ait jamais fait subir une pareille mutilation à lœuvre dun des plus grands génies de lhumanité, pour ne pas froisser les Chré­tiens, et vous entendez dici les protestations de Paul Meurice et de ' Lockroy.

Mais nest-ce pas bien juif tout cela? La race nest-elle pas tout entière dans ce contraste : maintenant quils sont les maîtres, ils vomissent sur nous tous les excréments quavait avalés Ezéchiel ; quand ils nétaient encore quune infime minorité, ils ne supportaient pas quon touchât à eux et entonnaient immédiatement le grand air des principes de 89.

Je ne suis pas loin de croire, avec M. Alexandre Weill , que les prescrip­tions religieuses et hygiéniquesla fois de la loi de Moïse exercent une favorable iniluence sur la santé morale et physique du Sémite . La circon­cision est évidemment un préservatif contre de précoces débauches qui émoussent les sens en les éveillant prématurément. Rien nest sage et tendre en même temps comme les précautions très fidèlement observées dont les Juifs entourent à certains moments leur compagne :

La femme trois fois sainte et douze fois impure, comme le dit Alfred de Vigny .

Troubler la physiologie de la femme à certaines heures plus doulou­reuses encore pour lâme que pour le corps, cest troubler la source de la vie, cest nuire aux générations futures.

Tout en reconnaissant avec quel scrupule les Juifs observent ces pré­ceptes, il faut constater néanmoins que toutes les religions se sont occupées de ces questions. Des livres écrits spécialement pour les ministres du sacerdoce initient à ces secrets mystérieux les prêtres, qui, par état, doivent être chastes, et leur permettent de répondre à certaines interrogations dune nature tout intime. Ces manuels du confesseur, ces livres de méde­cine morale restaient généralement à labri des regards comme les livres