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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

cesse, par le trouble de leur propre esprit, des peuples qui vivaient tran­quilles et heureux tant que la race dIsraël ne sest pas mêlée activement à leur existence. Que ce soit Hertzen en Russie, Karl Marx ou Lassalle en Allemagne, on trouve toujours, comme en France, un Juif prêchant le com­munisme ou le socialisme, demandant quon partage le bien des anciens habitants, pendant que leurs coreligionnaires, arrivés nu-pieds, senri­chissent et ne se montrent pas disposés à partager quoi que ce soit.

Cette névrose semble se transmettre même à ceux dont la mère seule­ment est Juive. Dumas, à lâge de trente ans, a traversé une crise terrible sous ce rapport.

Qui ne se rappelle encore Feyghine, cette étrangère reçue au Théâtre- Français, parce quelle était dorigine juive, tandis quune Française et une chrétienne, qui naurait pas eu plus de talent quelle, naurait pas été seule­ment admise dans la loge [du concierge? Nétait-elle pas dévorée par la névrose, bien avant que laccès néclatât, la bizarre créature que Tour- gueneff a peinte sous le nom de Clara Militch ?

Sarah Bernhardt,'avec ses imaginations macabres, son cercueil de satin blanc dans sa chambre, est évidemment une malade '.

1. A propos des goûts mortuaires de Sarah Bernhardt, rappelons une histoire qui est jolie. Au moment de la première représentation de Fcedora, un de nos confrères, M. Féli­cien Champsaur avait imaginé de donner dans son journal une reproduction de la célèbre photographie de la comédienne couchée dans son cercueil. Lidée ne plut pas à Sarah, et elle ordonna la saisie quun ami fut chargé de faire opérer. Bouillant dardeur, il se précipite chez le commissaire qui était précisément celui qui trouvait charmant que le jour de la mi-carême on promenât sur les boulevards une caricature du Christ en Croix. '

Monsieur le commissaire, il vient de paraître un dessin infâme.

Quest-ce que vous me chantez-? un pauvre vieux prêtre qu'on aura tourné en ridi­cule, un religieux représenté dans une attitude indécente. Cest la liberté cela, monsieur. Vive la liberté!

Y pensez-vous? Savez-vous à qui oh ose sattaquer? à une Juive, à Sarah!

Sattaquer à une Juive, à Sarah ! Que me dites-vous? Je saisis, je saisis tout, je suis saisi moi-même....

Et abandonnant le prisonnier quil avait à interroger, il sélance pour faire main basse sur tous les exemplaires séditieux.

Cela fait songer à laventure non moins amusante de Camescasse.

Au moment les Juifs de Russie s'installèrent dans la Cité Doré, ils songèrent immé­diatement à ouvrir un oratoire, et certes ce nest pas moi qui les blâmerai. Quel que soit le Dieu que lon prie, il est toujours bon de prier.

Malheureusement Camescasse nétait pas prévenu, et lorsquil lut sur le dossier : Ouver­ture dun oratoire, il fut pris dune indignation quon conçoit. Un oratoire!... une chapelle! criait-il éperdu. Caubel qui venait dentrer, eut une congestion a ce mot de chapelle. « Une chapelle ! une chapelle ! hurlait-il entre deux hoquets. On va la leur fermer bien vite leur chapelle et mettre des scellés dessus! »

Lemployé qui avait apporté le dossier essayait en vain de placer un mot.

Permettez, messieurs, balbutiait-il.

Permettre cela ! vociférait Canbet, que dirait la Clémente amitié et les Amis du Sinal

Mais cest un oratoire pour les Juifs de Russie, parvint à dire lemployé.