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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

Il faut ajouter que les Juifs, toujours au courant de ce qui se passe, non seulement dans le monde dés faits, mais dans le monde des idées, sont très vivement préoccupés du mouvement antisémitique qui se dessine dans toute lEurope. On ne saurait croire la fureur dans laquelle les a plongés la création à Paris dun petit journal très vaillant, très moderne, très au fait des tripotages financiers, ïAntisémitique qui reparaît toujours lors­quon le croit disparu.

Bref, les Juifs ont le sentiment confus de ce qui les attend. De 1870 à 1879, ils ont traversé une période dorgueil délirant. « Quel bonheur dêtre nés à une pareille époque! » sécriait jadis le Juif Wolff, dans le National-Zeitung, « Es ist eine lust zu leben!» alors que, sur les bords de la Sprée, les Lasker, les Bleichrœder, les Ilansemann dépouillaient de leurs milliards les Prussiens grisés par les lauriers. Quel bonheur! leur répon­dait de France la bande de cosmopolites, en voyant que les places, largent, les hôtels, les attelages princiers, les chasses, les loges à lOpéra, tout était à eux et que le bon peuple se contentait dun discours bien senti sur les nouvelles couches.

Aujourdhui,ils ont un peu baissé le ton, et ils sentent que quelque chose se concerte entre les chrétiens de tous les pays qui pourrait être plus fort que lAlliance Israélite universelle.

Dans son essence même, le Juif est triste. Enrichi, il devient insolent, en restant lugubre, il a larrogance morose : tristis arrogantia, du Pallas de Tacite.

Lhypocondrie, qui nest quune des formes de la névrose, est le seul cadeau quils aient fait à cette France jadis si rieuse, si folâtre, si épanouie dans sa robuste et saine gaîté.

« Le Juif est sombre » a dit Shaftesbury dans ses Characteristics, grand mot et parole plus profonde quelle nen a lair. Cest une erreur de croire que le Juif samuse avec les siens, une erreur même de croire quil les aime. Les chrétiens ne se soutiennent jamais, mais ils saiment entre eux, ils ont plaisir à se voir. Les Juifs, au contraire, se soutiennent jusquà

ment avares, et dont la présence, quand ils sapprochent des autres esprits, se manifeste par une puanteur de rats.

« Comme la fantaisie quils ont conçue dans la vie du corps et dans laquelle ils se sont confirmés ne leur permet pas de savoir que, par la nouvelle Jérusalem, on entend le royaume du Seigneur, dans les cieux et sur la terre, il en résulte que, lorsquils viennent dans lautre vie, il leur apparaît à la gauche de la Gehenne, un peu sur le devant, une ville dans laquelle ils affluent et se pressent; mais cette ville est fangeuse et infecte, aussi elle est appelée la Jérusalem souillée. Us courent par les rues dans la boue et dans la fange jusquau-dessus du talon, en se plaignant et en se lamentant. » (Les Arcanes célestes, 939, 940.)