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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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Judas; il est préoccupé de metLre toujours une touche caressante à côté dune vérité un peu rude ; il efface le trait qui blesserait pour ajouter lépithète qui plaira. Il admire ce parasite « si vite exempt du préjugé dynastique qui sait jouir dun monde quil na pas fait, cueillir les fruits dun champ quil na pas labouré, supplanter le badaud qui le persécute, se rendre nécessaire au sot qui le dédaigne » .

Cest pour lui, vous le croiriez, que Clovis et ses Francs ont frappé de si lourds coups dépée, que la race des Gapets a déroulé sa politique de mille ans, que Philippe-Auguste a vaincu à Bouvines et Condé à Rocroi. Vanité des vanités! Oh! la bonne condition pour conquérir les joies de la vie que de les proclamer vaines ! Nous lavons tous connu, ce sage selon la terre, quaucune chimère surnaturelle négare, qui donnerait tous les rêves dun autre monde pour les réalités dune heure de celui-ci; très opposé aux abus, et pourtant aussi peu démocrate que possible ; avec le pouvoir à la fois souple et fier ; aristocrate par sa peau fine, sa suscep­tibilité nerveuse et son attitude dhomme qui a su écarter de lui le travail fatigant ; bourgeois par son peu destime pour la bravoure guerrière et par un sentiment dabaissement séculaire dont sa distinction ne le sauve pas. Lui qui a bouleversé le monde par sa foi au royaume de Dieu ne croit plus quà la richesse. Cest que la richesse est en effet sa vraie récompense. IL sait travailler, il sait jouir. Nulle folle chevalerie ne lui fera échanger sa demeure luxueuse contre la gloire périlleusement acquise, nul ascétisme stoïque ne lui fera quitter la proie pour lombre. Lenjeu de la vie est selon lui tout entier ici-bas. Il est arrivé à la parfaite sagesse : jouir en paix, au milieu des œuvres dun art délicat et des images du plaisir quon a épuisé, des fruits de son travail.

> Surprenante confirmation de la philosophie de la vanité ! Allez donc troubler le monde, faire mourir Dieu en croix, endurer tous les supplices, incendier trois ou quatre fois votre patrie, insulter tous les tyrans, ren­verser toutes les idoles, pour finir dune maladie de la moelle épinière, au fond dun hôtel bien capitonné du quartier des Champs-Elysées, en regret­tant que la vie soit si courte et le plaisir si fugitif. Vanité des vanités !

Non, dilettante, ce nest pas pour quun Juif meure de la moelle épinière dans un hôtel du quartier des Champs-Elysées que Clovis a combattu à Tolbiac et Philippe-Auguste à Bouvines. Si nos pères se sont dévoués, sils sont tombés sur les champs de bataille, cest pour quil y ait une France comme il y a une Angleterre et une Allemagne, pour que nos enfants prient comme ont prié leurs pères, aient une foi qui les soutienne dans la vie.

Il a plu aux Sémites, ces perpétuels agités, de détruire les bases de lancienne société, largent quils ont dérobé servira à en fonder une nou­velle; ils ont créé une question sociale, on la résoudra sur leur dos. On distribuera tous ces biens mal acquis à tous ceux qui prendront part à