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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

de Garnac, mais laccueil quil a reçu, malgré ses millions, dune popula­tion la foi est enracinée dans le cœur des habitants, a le convaincre que, sil y avait une tribu, elle était bien perdue pour lui' 1 .

Dans les Gaules, les Juifs retrouvèrent le mépris dont on les accablait à Rome. Tandis que le Christianisme, séparé complètement de toute alliance avec le Judaïsme considéré comme lexpression dune race distincte, faisait partout de rapides progrès et ralliait à lui toutes les âmes et toutes les in­telligences, les Juifs voyaient des peuples absolument étrangers aux pré­jugés romains redoubler spontanément de sévérité envers eux. Les Bur- gondes et les Visigotbs sont également durs pour eux. Le concile de Vannes, tenu en 465, défend aux ecclésiastiques de fréquenter les Juifs et de manger avec eux. Clotaire II leur retire, en 615, le droit dintenter une action contre un chrétien; en 633 Dagobert II les expulse de ses États.

Toujours réprimés dans leurs usures, ils reviennent toujours à la charge, et, dans le commencement de la période carolingienne nous les trouvons plus puissants que jamais. Charlemagne adjoint un Juif aux am­bassadeurs quil envoie à Haroun-al-Raschild. Sous des monarques faibles comme Louis le Débonnaire, ils donnent carrière à leur nature envahis­sante. Alors, comme aujourdhui, ils ne se contentent pas dobtenir le libre exercice de leur culte, ils veulent que les autres se gênent pour quils ne soient pas gênés eux-mêmes ; ils font décréter, que les marchés ne se tien­dront pas le samedi ; ils réclament lexemption des droits qui pèsent sur les autres commerçants.

Gomme aujourdhui, leur audace révolte chacun et larchevêque de Lyon, Agobard, écrit son traité : de Insolentia Judeorum. Mettez une traduc­tion moderne et même parisienne à cette protestation, écrivez un livre intitulé : de VAplomb ou du Toupet des Juifs, et vous aurez une brochure de la plus immédiate actualité.

Alors comme aujourdhui, ils se faufilent dans le gouvernement. Sédé- cias a toute la confiance de Charles le Chauve quil empoisonne.

Attirés perpétuellement vers l'Orient par lattraction de la race, les Juifs sont sans cesse en négociations avec les Sarrasins auxquels ils livrent Béziers, Narbonne et Toulouse. Cest à partir de ce dernier méfait que chaque année, le jour de Pâques, un Juif recevait trois soufflets à la porte de la cathédrale et payait treize livres de cire.

Jusquau xii* siècle leur condition semble toujours aller en samélio-

1. Nous avons un témoignage de la préoecupation des Juifs de se rattacher à lélément celtique dans Nostradamus, Juif dorigine, qui, dans ses curieuses Centuries, a prédit le règne d'un monarque qui s'appellerait le Grand Celtique.