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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FKANCE JUIVE

montra Aboi' Iskak. Quand, dans les jardins du persécuteur, la foule vint apporter au poète, devant lequel les chefs militaires avaient respectueu­sement abaissé leurs cimeterres sanglants, les monceaux dor, les pier­reries étincelantes, les colliers précieux, les étoiles chatoyantes, les objets dart qui par milliers jonchaient le sol, Abou prit une grenade qui pendait à un arbre, louvrit, en humecta ses lèvres et dit : « La chaleur est lourde aujourdhui, javais soif ; partagez-vous ces trésors, mes enfants, mais noubliez pas de faire votre prière ce soir, car Dieu seul est grand. »

Cétait des débris échappés à cette exécution que sétait grossie la colonie juive du Languedoc. Sans être instruits par lexpérience de ce qui venait darriver (quelle expérience instruira jamais les Juifs?), ils recom­mencèrent leurs intrigues; ils sefforcèrent de corrompre le pays ils étaient si bien accueillis, de lui arracher ses croyances; ils rendirent néces­saire la terrible croisade contre les Albigeois.

Quelles étaient au fond les doctrines des Albigeois? On nen sait rien; il y avait de tout, des Manichéens, des Gnostiques, des Athées; dans toute affaire le Juif figure, la confusion est telle quune chatte ne reconnaî­trait plus ses petits. Or le Judaïsme était au fond de tous ces troubles. « Les Juifs, dit Michelet, vivante image de lOrient au milieu du christianisme, semblaient pour entretenir la haine de la religion. Aux éponues de fléaux naturels, de catastrophes politiques, ils correspondaient, disait-on, avec les infidèles et les appelaient. » Ailleurs lhistorien constate encore à quel point le Juif avait perverti les idées de la noblesse albigeoise.

La noblesse du Midi, qui ne différait guère de la bourgeoisie, était toute composée denfants de Juives ou de Sarrasines, gens desprit bien différent de la chevalerie ignorante et pieuse du Nord; elle avait pour la seconder et en grande affection les montagnards. Ces routiers maltraitaient les prêtres tout comme les paysans, habillaient leurs femmes de vêtements consacrés, battaient les clercs et leur faisaient chanter la messe par déri­sion. Cétait encore un de leurs plaisirs de salir, de briser les images du Christ, de leur casser les bras et les jambes. Ils étaient chers aux princes précisément à cause de leur impiété qui les rendait insensibles aux censures ecclésiastiques. Impies comme nos modernes, et farouches comme les barbares, ils pesaient cruellement sur le pays, volant, rançon­nant, égorgeant au hasard, faisant une guerre elfroyable. Les femmes le plus haut placées avaient lesprit aussi corrompu que leurs maris ou leurs pères, et les poésies de troubadours nétaient que des impiétés amou­reuses *.

1. Le comte Charles II de Provence bannit les Juifs de ses Etats à cause de leurs usures, de leurs scandales, « et quia cum multis mutieribus christianis se nefarie comrnis- cebant (Arch. nat., P. 1334, n° 7, f° 9).