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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

lièvre en criant: du pain! tête basse et plus courbé que sil eût porté sa charge de bois, il se dirigeait lentement vers lodieuse maison du Juif, et il restait longtemps à la porte avant de frapper. Le Juif ayant ouvert avec précaution la petite grille, un dialogue sengageait, étrange et difficile. Que disait le chrétien? « Au nom de Dieu! Le Juif la tué, ton Dieu! Par pitié! Quel chrétien a jamais eu pitié du Juif? Ce ne sont pas des mots quil faut. Il faut un gage.Que peut donner celui qui na rien? » Le Juif lui dira doucement: «Monami, corformément aux ordonnances du roi, notre sire, je ne prête ni sur habit sanglant, ni sur fer de charrue... Non, pour gage, je ne veux que vous-même. Jene suis pas des vôtres, mon droit nest pas le droit chrétien. Cest un droit plus antique (in partes seconde >); votre chair répondra. Sang pour or. »

Les Juifs furent plus durement traités par Philippe le Bel que par aucun de ses prédécesseurs. Lédit de 1306 les expulsa et en même temps ordonna la confiscation de tout ce quon put saisir de leurs biens.

Les Juifs cependant navaient pas perdu entièrement courage.

Linexplicable de laffaire des Templiers, qui est restée dans lhistoire comme une énigme dont on na jamais su le mot, comme une sorte de mélodrame dont le dénouement est sinistre, mais dont la trame nest pas claire, sexplique parfaitement quand on se rend compte de la manière de procéder des Juifs.

Leur manière dagir varie peu. Ils naiment guère à attaquer ouverte­ment, ils créent ou plutôt ils corrompent, quand elle est créée, car encore ils ne sont pas inventeurs, une association puissante qui leur sert comme de machine de guerre pour battre en brèche lorganisation sociale qui les gêne. Ordre des Templiers, Franc-Maçonnerie, Internationale, Nihi­lisme, tout leur est bon. Dès quils sont entrés, ils procèdent comme dans une société financière, les efforts de tous sont uniquement employés à servir la cause ou les intérêts dIsraël, sans que les trois quarts du temps les gens aient la notion de ce quils font.

Les chevaliers du Temple sétaient trouvés à maintes reprises en rap­port avec les Juifs, pour des affaires dargent. Cest par les Templiers en effet que saccomplissaient toutes les opérations financières des Croisades dont le mécanisme est encore si peu connu ; ils percevaient les deniers que les abbayes votaient pour aider les armées chrétiennes; ils avançaient de lar­gent aux seigneurs et escomptaient des effets payables à Saint-Jean-dAcre. Or tout individu, tout corps constitué, tout peuple dorigine aryenne qui se complaît au maniement de largent est perdu : largent le déprave sans que cette dépravation lui procure aucun avantage.

Tant quils avaient pu acheter directement leurs terres aux nobles qui partaient pour les Lieux Saints, les Juifs agirent eux-mêmes ; mais quand