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LA FRANCE JUIVE
lièvre en criant: du pain! tête basse et plus courbé que s’il eût porté sa charge de bois, il se dirigeait lentement vers l’odieuse maison du Juif, et il restait longtemps à la porte avant de frapper. Le Juif ayant ouvert avec précaution la petite grille, un dialogue s’engageait, étrange et difficile. Que disait le chrétien? « Au nom de Dieu! — Le Juif l’a tué, ton Dieu! — Par pitié! — Quel chrétien a jamais eu pitié du Juif? Ce ne sont pas des mots qu’il faut. Il faut un gage. —Que peut donner celui qui n’a rien? » Le Juif lui dira doucement: — «Monami, corformément aux ordonnances du roi, notre sire, je ne prête ni sur habit sanglant, ni sur fer de charrue... Non, pour gage, je ne veux que vous-même. Jene suis pas des vôtres, mon droit n’est pas le droit chrétien. C’est un droit plus antique (in partes seconde >); votre chair répondra. Sang pour or. »
Les Juifs furent plus durement traités par Philippe le Bel que par aucun de ses prédécesseurs. L’édit de 1306 les expulsa et en même temps ordonna la confiscation de tout ce qu’on put saisir de leurs biens.
Les Juifs cependant n’avaient pas perdu entièrement courage.
L’inexplicable de l’affaire des Templiers, qui est restée dans l’histoire comme une énigme dont on n’a jamais su le mot, comme une sorte de mélodrame dont le dénouement est sinistre, mais dont la trame n’est pas claire, s’explique parfaitement quand on se rend compte de la manière de procéder des Juifs.
Leur manière d’agir varie peu. Ils n’aiment guère à attaquer ouvertement, ils créent ou plutôt ils corrompent, quand elle est créée, car là encore ils ne sont pas inventeurs, une association puissante qui leur sert comme de machine de guerre pour battre en brèche l’organisation sociale qui les gêne. Ordre des Templiers, Franc-Maçonnerie, Internationale, Nihilisme, tout leur est bon. Dès qu’ils sont entrés, ils procèdent là comme dans une société financière, où les efforts de tous sont uniquement employés à servir la cause ou les intérêts d’Israël, sans que les trois quarts du temps les gens aient la notion de ce qu’ils font.
Les chevaliers du Temple s’étaient trouvés à maintes reprises en rapport avec les Juifs, pour des affaires d’argent. C’est par les Templiers en effet que s’accomplissaient toutes les opérations financières des Croisades dont le mécanisme est encore si peu connu ; ils percevaient les deniers que les abbayes votaient pour aider les armées chrétiennes; ils avançaient de l’argent aux seigneurs et escomptaient des effets payables à Saint-Jean-d’Acre. Or tout individu, tout corps constitué, tout peuple d’origine aryenne qui se complaît au maniement de l’argent est perdu : l’argent le déprave sans que cette dépravation lui procure aucun avantage.
Tant qu’ils avaient pu acheter directement leurs terres aux nobles qui partaient pour les Lieux Saints, les Juifs agirent eux-mêmes ; mais quand