LA FRANCE JUIVE
Osculatus fuit recipientem inore et postes in fine spinse dorsi.
Toutes les sociétés qui se proposent de ravaler l’être humain en lui faisant abjurer son origine divine, en lui faisant renier l’Homme-Dieu, qui est mort pour nous, éprouvent le besoin de symboliser cette dégradation par un signe visible.
Rien ne change sous ce rapport, et nous retrouvons le baiser honteux du xiii» au xvn e siècle dans un des ordres maçonniques, les Mopses.
On demandait au postulant, comme chez les Templiers, « si son obéissance serait prompte, aveugle et sans la moindre contradiction ; » il répondait: — « Oui, grand Mopse. » On lui demandait alors ce qu’il préférait embrasser le derrière du grand Mopse, le derrière du Grand Maître ou le derrière du Diable. Cette option, on le comprend, laissait perplexes ceux auxquels on proposait ce choix peu attrayant.
Un mouvement d’indignation, écrit l’auteur auquel nous empruntons ces détails, que le récipiendaire manque rarement de faire dans ce moment, oblige le surveillant à le prier avec toute la politesse et toutes les instances possibles de choisir l’un ou l’autre. Cela forme entre eux la dispute la plus originale qu’on puisse imaginer. Le récipiendaire se plaint avec aigreur qu’on pousse la raillerie trop loin et déclare qu’il ne prétend pas être venu là pour servir de jouet à la compagnie. Le surveillant, après avoir inutilement épuisé sa rhétorique, va prendre un doguin de cire, d’étoffe ou de quelque aulre matière semblable qui a la queue retroussée comme la portent tous les chiens de cette espèce; il l’applique sur la bouche du récipiendaire et le lui fait ainsi baiser par force. Le doguin destiné à recevoir ce respectueux hommage est toujours placé sur la table du maître de la Loge comme un symbole de la société, et c'est là que le surveillant va le prendre 1 2 .
Ce symbolisme naturaliste n’a rien que de très naturel. N’est-il pas logique, dès qu’on méprise Dieu, de rendre hommage à un chien *?
1. L'ordre des Francs-Maçons trahi et le secret des Mopses révélé, à Amsterdam. m b c c LVIII.
La planche va représente la réception d’une dame en toilette de cour, qui porte un bandeau sur les yeux et à laquelle on présente le chien à embrasser.
2. En province, nous apprend l’auteur des Frères L'ois points, on pratique encore dans îes loges l’épreuve de la Chèvre de Salomon. Le Vénérable dit gravement au récipiendaire, à qui l’on a eu soin de ne jouer jusqu’alors aucun mauvais tour: « Monsieur, nous possédons la chèvre qui a servi de nourrice au roi Salomon ; cette chèvre, par un bienfait aussi miraculeux que providentiel, est encore vivante, et les Maçons s’abreuvent avec délices de son lait; il leur rappelle, en effet, un grand monarque dont l’histoire est mêlée à celle de la Franc-Maçonnerie. Vous allez vous agenouiller bien bas, et vous aurez l’honneur de téter à l’une des mamelles sacrées de la chèvre de Salomon. » Le profane, sans méfiance, se met dans la position voulue, et il ouvre la bouche, croyant qu’on va lui présenter une mamelle de chèvre convenablement appropriée ; on lui applique les lèvres au derrière crotté d’un sale bouc. »
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