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LA FRANCE JUIVE
môme leur séjour de deux années après lesquelles ils durent décidément quitter la France pour toujours.
Cette date de 1394 est une des dates les plus importantes de notre histoire. Les rois ont tour à tour essayé de la sévérité et de la douceur; il est désormais prouvé que le Juif ne peut s’acclimater en France. Les races les plus diverses, Celtes, Gaulois, Gallo-Romains, Germains, Francs, Normands, se sont fondues dans cet ensemble harmonieux qui est la nation française; ils ont assoupli leurs angles, ils ont apporté leurs qualités, ils ont toléré naturellement leurs défauts. Seul le Juif n’a pu entrer dans cet amalgame. La France lui dit : « Mon ami, nous ne pouvons nous entendre, séparons-nous, et bonne chance! »
Il y a là intolérance sans doute, mais non pas intolérance dans le sens religieux du mot, puisque les plus redoutables adversaires du Juifontété des princes comme Philippe le Bel, plus politique assurément que mystique; il y a intolérance dans le sens que la science prête à ce terme lorsqu’elle dit : « Le sujet ne peut tolérer telle substance. » La France ne peut tolérer le Juif, elle le rend ; elle ne le recevra que bien longtemps après, enveloppé dans toute une littérature philosophico-humanitaire, et en sera très malade, si elle n’en meurt pas.
Grâce à l’élimination de ce venin, la France, qui est encore plongée dans les horreurs de la guerre de Cent ans, va atteindre avec rapidité un degré de prospérité incroyable; elle va devenir la grande nation européenne. régner par les armes, par les lettres, par les arts, par la courtoisie exquise, par le goût, par le charme de sa nature bienveillante et sociable, par son originalité de bonne compagnie qui est si accommodante pour les idées des autres. Elle sera l’arbitre, le modèle, l’envie du momie entier; elle comptera parmi ses üls des généraux glorieux, des ministres illustres, des écrivains incomparables ; elle aura des triomphes et des'revers, mais l’honneur sera toujours sauf; elle ne sera pas exempte de vices, mais elle n’aura que de ces vices qui n’abaissent point, et, quand elle courra à la bataille, ce ne sera ni pour les Bons mexicains, ni pour les Bons Tunisiens. Chez elle, tout le monde sera sinon riche, du moins heureux, car le Juif ne sera pas là pour exercer sur le travail d’autrui son parasitisme usuraire. En un mot, à partir de 1394, époque à laquelle elle chasse les Juifs, la France montera toujours. A partir de 1789, époque à laquelle elle les reprend, elle descendra sans cesse.