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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

au révolu du grand nombre septième

Apparaîtra un temps jeune dhécatombe,

Non éloigné du grand âge millième,

Le» enterrés sortiront de leur tombe.

Le prophète de Salon était, dailleurs, dune tribu dans laquelle sest perpétué longtemps le don de prophétie :

Nostradamus, écrit le savant Haitze dans son livre : la Vie et le Testa­ment de Nostradamus, était Provençal, sorti dune famille noble, quoique Pitton ait voulu dire le contraire dans sa Critique des écrivains de Prover ce. Cette famille était néophyte ; elle fut ainsi comprise dans la célèbre taxe qui fut faite en 1502, sur ces sortes de familles de cette province. Cest en larticle de celles qui habitaient la ville de Saint-Remi. Sa tribu était d'Issachar renommée pour le don de la science du temps sur les personnes de laquelle il avait été plus particulièrement répandu. Nostradamus, qui nignorait pas son extraction, sen glorifiait, en faisait parade. Voir ce qui est dit au 32* verset du 12* chapitre des Paralipomènes qui porto que ceux dIssachar étaient de3 hommes expérimentés, capables de discerner et de remarquer tous les temps.

Lheure en tout cas nétait pas propice encore pour Israël. Louis XII avait étendu aux pays nouvellement réunis à la France lédit définitif dexpulsion de Charles VI, ce qui contribua sans doute à lui faire donner le surnom de Père du peuple. La Réforme même resta en France militaire, plus désintéressée quailleurs de toute spéculation financière, cest-;'i-dire étrangère à tout élément juif.

Quelques Juifs seulement, chassés dEspagne, arrivèrent alors à prendre pied à Bordeaux, mais avec quelles précautions ils durent agir, quels déguisements ils furent obligés de revêtir! Nous parlerons plus loin de cette intéressante colonie qui, du moins, paya son hospitalité à la France, puisque cest à elle que nous devons Montaigne. Constatons seulement ici que les nouveaux venus ne se présentèrent aucunement comme Juifs et quils ne firent, pendant cent cinquante ans au moins, aucun exercice de leur religion. Les lettres patentes de Henri II autorisant le séjour furent délivrées non à des Juifs, mais à de nouveaux chrétiens.

Quelques-uns essayèrent encore dentrer dun autre côté, et, en 1615, on dut renouveler les édits portés contre eux; mais les Juifs, sous la mino­rité de Louis XIII, nen revinrent pas moins en France en assez grand nombre. Ils avaient à la cour un puissant protecteur. Goncini était envi­ronné de Juifs. La Galigaï passait pour être Juive dorigine. « Elle vivait constamment, dit Michelet, entourée de médecins juifs, de magiciens et comme agitée de furies. » Quand elle souffrait de la terrible névrose parti-