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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

rité relative. Eu pleiu Moyeu Age, Avignon put être appelé « le Paradis des Juifs ».

Mistral na pas oublié les Juifs dans le tableau plein de couleur et de mouvement quil a tracé, dans Nerto, de lAvignon des Papes.

E de cridèsto, de bravado,

De paro-garo et d'abrivado,

Kmun judieu, de fes que i a,

Qualin davans cour esfraia.

Lou pecihoun ! lou capèu jaune !

A lajutarié I que sencaune t Cinquanto enfant soun darrié ;

E dun pouceu, per trufarié,

Simulant éli lauriheto.

Emun gueiroun de sa braieto, crido lou vou d'esparpai :

Vaqui lauriho de toun pail

Bref des crieries, des défilés bruyants,

Des échauflourées, des alertes,

Et parfois quelque Juif Qui-bas, effrayé, décampe...

« Le guenillon ! le chapeau jaune !

A la juiverie! quil se cache!

Cinquante enfants sont après lui ;

Et d'un pourceau, par dérision,

Eux simulant loreille

Avec un coin de leur braguette,

La volée détourdis lui crie:

Voilà loreille de ton père!

Les Juifs avignonnais. qui comptaient parmi eux des rabbins distin­gués, semblent avoir formé, même pendant assez longtemps, une branche particulière différente des Juifs allemands et des Juifs portugais. Au xiv» siècle, le rabbin Roüber leur fit. adopter un rituel spécial quils suivirent jusquau xvm» siècle, époque à laquelle ils se fondirent définitivement avec les Juifs portugais.

Sans doute, de temps en temps, des mouvements populaires éclataient contre eux, à la suite dusures trop criantes, mais le Pape ouïe légat inter­venait toujours pour calmer les esprits.

, comme ailleurs, cependant, les Juifs ne se gênaient guère pour faire des malhonnêtetés aux chrétiens qui consentaient à les accueillir, et pour insulter leurs croyances. Longtemps on aperçut, à lentrée de léglise Saint- Pierre dAvignon, un bénitier qui rappelait un de leurs tours : le bénitier de la Belle Juive. Une Juive, dune rare beauté, avait trouvé plaisant de pénétrer dans léglise le jour de Pâques et de cracher dans leau bénite. La Belle Juive, aujourdhui, à la suite de cet exploit, serait nommée inspec­trice générale des écoles de France; alors elle reçut le fouet en place