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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

A cette époque, le Juif quon n'admettait nulle part était en réalité par­tout, et celr depuis la Régence. On ne peut affirmer positivement lorigine israélite de Law, quoique ce nom de Law (Lewis, Levy) ait bien un carac­tère judaïque. En tout cas, le système était absolument une conception juive . Law fonda véritablement en France , sur des ruines qui ninstrui- sirentpersonne, cette exploitation financière de la bêtise humaine qui devait prendre plus tard des proportions si énormes. Il fut lapôtre plein de har­diesse dun nouveau Credo, le Crédit, la croyance à des valeurs imagi­naires qui allait être la foi dune société plus naïve que lancienne et plus facile à tromper, à la condition de faire appel, non à des idées supérieures, mais aux convoitises, à lamour du gain.

Le succès de lEcossais en France est un grand événement ; il annonce quau Chrétien sincère et sensé dautrefois va succéder un type tout à fait inconnu aux siècles passés : le gogo, le badaud, lactionnaire...

Le Juif étranger a plus le sentiment de cette situation que le Juif français; il paye daudace, et le Juif authentique, qui entre timidement dans le cabinet de M. Lenoir, croise souvent un arrogant personnage que le lieutenant de police reconduit en sépuisant en serviles courbettes.

Les gens de M. le comte de Saint-Germain ! crient les laquais dans lantichambre.

Et parfois peut-être le Juif dit tout bas à son brillant coreligionnaire, en se penchant vers lui comme pour lui demander sa protection : « Tous mes compliments, mon frère Woiff, ii est impossible dêtre plus talon rouge. »

Ce quil navait pu faire au Moyen Age avec les Templiers, le Juif le faisait avec la Franc-Maçonnerie , dans laquelle il avait fondu toutes les sociétés secrètes particulières qui avaient si longtemps cheminé dans lombre.

Après les innombrables volumes publiés sur ce sujet, il me paraît inu­tile de répéter ce que tous les historiens, Louis Blanc notamment 1 , ont écrit sur le rôle joué par la Franc-Maçonnerie dans la Révolution. Il nest plus contesté par personne non plus que la direction de toutes les loges ne fût passée alors aux mains des Juifs. Le Juif portugais Paschalis avait fondé, en 1754, une société dinitiés, les Cohens , dont les idées furent vulga­risées par Saint-Martin. En 1776, le Juif Adam Weishaupt créai t la secte des

cert, suivie de tombola, sera organisée par le comité électoral du onzième arrondissement. « Cette fête aura lieu, à huit heures du soir, 205 et 207, faubourg Saint-Antoine. »

1. Voir dans l'Histoire de la Révolution française le chapitre m du second volume : Les Révolutionnairei mystiques.