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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

Liesse apparente, comme sa faiblesse aujourdhui est sa force cyniquement affichée, for e colossale sans doute, mais qui ne repose sur rien, en ce sens quil suffirait de quelques mouvements du télégraphe pour confisquer dans toute lEurope cette richesse indûment acquise.

Le succès obtenu par des hommes Comme le comte de Saint-Germain et Cagliostro na rien qui étonne lorsque, sans subir limpression de ce qui est lointain, on juge ces faits par ce qui se passe sous nos yeux. Il nest point nécessaire pour comprendre de se livrer à de grandes considérations historiques, il suffit de rapprocher le présent du passé.

Lespèce de fascination exercée par létranger a toujours été la même. Il y a des milliers de Français natifs, très considérés et très honnêtes, qui nentreront jamais dans les grands cercles, lesquels souvriront à deux bat­tants devant des spéculateurs juifs, des négriers, des aventuriers de tous les pays. Un Français viendrait demander à un de nos fameux joailliers de lui vendre à crédit une bague de vingt francs pour son mariage, que le marchand le mettrait à la porte, et le lendemain, il remettra pour trois cent mille francs de bijoux à un comte de nimporte qui, marquis de nim­porte quoi.

Ce qui est certain, cest que la société française, qui exigeait des forma­lités dun homme de la valeur de Jacob Pereire , accueillait à bras ouverts le fils dun Juif alsacien nommé Wolf, qui se faisait appeler le comte de Saint-Germain. Il eut un rôle dans toutes les intrigues diplomatiques de son temps, il fut initié à tous les secrets dÉtat, et dans ces salons sceptiques, il ne trouva pas Un contradicteur, lorsque ce Juif errant de Cour affirmait que, doué dunef jeunesse éternelle, il avait été contemporain de Jésus- Christ, et quil lui avait rendu de bons offices auprès de Ponce-Pilate . Per­sonne ne mettait en doute quil ne sût fabriquer des diamants à volonté. A ceci, quoi détonnant ? Navons-nous pas vu Jules Ferry , ce noble esprit émancipé de tous les préjugés vulgaires, convaincu que M me Cailhava, armée de sa bague magique, allait lui découvrir assez de trésors à Saint- Denis pour combler le déficit que les dilapidations et les vols de la Répu­ blique ont creusé dans le budget de la France ?

Linfluence de Cagliostro fut plus considérable encore. Celui- faisait remonter sa généalogie à Charles-Martel , et Frédéric Bulau, dans ses Per­sonnages énigmatiques et Histoires mystérieuses, nous montre ceil faut penser de cette fable :

La vérité est sans doute moins brillante et moins romanesque, mais on reconnaît facilement les points dappui quelle a fournis à limagination de Balsamo. Ce qui permit à Balsamo de se donner pour lun des descendants