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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

loge de Versailles est peut-être plus intéressante encore. Les inspirateurs occultes de lu, Maçonnerie, par une ironie assez spirituelle, avaient bap­tisé cette loge Saint-Jean de ta Candeur , et il fallait effectivement une forte dose de candeur à des grands seigneurs pour conspirer contre eux- mêmes en saffiliant à une société qui allait les dépouiller et les mettre mis comme des petits saints Jean.

M. lâbbé Davin a découvert, au château de Blemont. les procès- verbaux de cette loge, du 21 mars 1775 au 20 mars 1782. «Cest, nous dit-il 1 , un petit in-folio de 340 pages, relié en cuir rouge, orné au dos et aux coins des symboles maçonniques : compas, équerre, pied de roi, fil daplomb, niveau, branche dolivier ; il porte ce titre :

Registre

des délibérations et réceptions faites dans la loge Saint-Jean de la. Candeur

à la gloire du Grand Architecte de lUnivers

sous les auspices du Sérénissime Grand Maître 5775

Cest un dHozier que ce registre. Les plus beaux noms y sont repré­sentés. Les femmes y coudoient les hommes. On y trouve la sœur mar­quise de Choiseul-Gouffler, la sœur marquise de Courtebonne, la sœur marquise de Montmaure, la sœur comtesse de Blache, la sœur vicomtesse de Faudoas. On y rencontre, dans lordre des inscriptions, le marquis dArcinbal, le marquis de Lusignan, le marquis de Hautoy, le marquis de Gramont-Gaderousse, le vicomte de la Roche-Aymon, le marquis dHavrin- court, le comte de Launay, le vicomte dEspinchel, le marquis de Saint-

oette réunion, le meurtre du roi de Suède et celui de Louis XVI furent résolus. MM. de Rey­mond et de Bouligney revinrent consternés, en se promettant de ne jamais remettre les pieds dans une Loge, et de se garder le secret. Le dernier survivant la dit à M. Bourgon, qui est mort à près de quatre-vingt-dix ans, possédant toutes ses facultés. Vous avez pu en entendre parler ici, car il a laissé une grande réputation de probité, de droiture et de fer­meté parmi nous. Je lai beaucoup connu et pendant bien longtemps, car je suis à Besançon depuis quarante-deux ans, et il est mort récemment. R a raconté souvent le fait et à moi et à dautres. Vous voyez que la secte sait à l'avance monter ses coups : cest en deux mots son histoire.

« P. S. M. Bourgon était président de chambre honoraire à la Cour. »

1. Bossuet, l'ort-Royal et la Franc-Maçonnerie,