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LA FRANCE JUIVE
loge de Versailles est peut-être plus intéressante encore. Les inspirateurs occultes de lu, Maçonnerie, par une ironie assez spirituelle, avaient baptisé cette loge Saint-Jean de ta Candeur , et il fallait effectivement une forte dose de candeur à des grands seigneurs pour conspirer contre eux- mêmes en s’affiliant à une société qui allait les dépouiller et les mettre mis comme des petits saints Jean.
M. l’âbbé Davin a découvert, au château de Blemont. les procès- verbaux de cette loge, du 21 mars 1775 au 20 mars 1782. «C’est, nous dit-il 1 , un petit in-folio de 340 pages, relié en cuir rouge, orné au dos et aux coins des symboles maçonniques : compas, équerre, pied de roi, fil d’aplomb, niveau, branche d’olivier ; il porte ce titre :
Registre
des délibérations et réceptions faites dans la loge Saint-Jean de la. Candeur
à la gloire du Grand Architecte de l’Univers
sous les auspices du Sérénissime Grand Maître 5775
C’est un d’Hozier que ce registre. Les plus beaux noms y sont représentés. Les femmes y coudoient les hommes. On y trouve la sœur marquise de Choiseul-Gouffler, la sœur marquise de Courtebonne, la sœur marquise de Montmaure, la sœur comtesse de Blache, la sœur vicomtesse de Faudoas. On y rencontre, dans l’ordre des inscriptions, le marquis d’Arcinbal, le marquis de Lusignan, le marquis de Hautoy, le marquis de Gramont-Gaderousse, le vicomte de la Roche-Aymon, le marquis d’Havrin- court, le comte de Launay, le vicomte d’Espinchel, le marquis de Saint-
oette réunion, le meurtre du roi de Suède et celui de Louis XVI furent résolus. MM. de Reymond et de Bouligney revinrent consternés, en se promettant de ne jamais remettre les pieds dans une Loge, et de se garder le secret. Le dernier survivant l’a dit à M. Bourgon, qui est mort à près de quatre-vingt-dix ans, possédant toutes ses facultés. Vous avez pu en entendre parler ici, car il a laissé une grande réputation de probité, de droiture et de fermeté parmi nous. Je l’ai beaucoup connu et pendant bien longtemps, car je suis à Besançon depuis quarante-deux ans, et il est mort récemment. R a raconté souvent le fait et à moi et à d’autres. Vous voyez que la secte sait à l'avance monter ses coups : c’est là en deux mots son histoire.
« P. S. — M. Bourgon était président de chambre honoraire à la Cour. »
1. Bossuet, l'ort-Royal et la Franc-Maçonnerie,