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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LE JUIF DANS LHISTOIRE DE FRANGE

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Simon, le comte de Busançois, le comte de Gouy-dArcy, le comte de Damas, le vicomte de Grammont, le comte dImecourt, le chevalier dEs- cars, le vicomte de Béthune, le chevalier de la Châtre, le marquis de Jumilhac, le comte de Clermont-Tonnerre, le marquis de Clermont-Gale- rande, le marquis de la Ferronnays, le baron de Montesquieu, etc., etc.

Le Sérénissime Grand-Maître était le duc dOrléans. Montjoie nous a décrit les cérémonies auxquelles il dut se soumettre pour être reçu cheva­lier Kadosch 1 :

Pour être admis au grade de chevalier Kadosch, dit-il, Louis-Philippe- doseph fut introduit par cinq Prancs-Maçons, appelés Frères, dans une salle obscure. Au fond de cette salle était la représentation dune grotte qui renfermait des ossements éclairés par une lampe sépulcrale. Dans un des coins de la salle, on avait placé un mannequin couvert de tous les ornements de la royauté, et, au milieu de cette pièce, on avait dressé une échelle double.

Lorsque Louis-Philippe-Joseph fut introduit par les cinq Frères, ou le fit étendre par terre, comme sil eût été mort; dans cette attitude il eut ordre de réciter tous les grades quil avait reçus et de répéter tous les serments quil avait faits. On lui lit ensuite une peinture emphatique du grade quil allait recevoir, et on exigea quil jurât de ne jamais le conférer a aucun chevalier de Malte. Ces premières cérémonies finies, on lui permit de se relever; on lui dit de monter jusquau haut de léchelle, et lorsquil fut au dernier échelon, on voulut quil se laissât choir; il obéit, et alors on lui cria qu'il était parvenu au nec plus ultra de la Maçonnerie.

Aussitôt après cette chute, on larma dun poignard, et on lui ordonna de lenfoncer dans le mannequin couronné; ce quil exécuta. Une liqueur couleur de sang jaillit de la plaie sur le candidat et inonda le pavé. Il eut de plus lordre de couper la tète de cette ligure, de la tenir élevée dans la main droite, et de garder le poignard teint de sang dans la main gauche; ce quil lit !

Alors on lui apprit que les ossements qu'il voyait clans la grotte étaient ceux de Jacques de Molai, Grand-Maitre de l'ordre des Templiers, et que lhomme dont il venait de répandre le sang et dont il tenait la tète ensanglantée clans la main droite était Philippe le Bel, roi de France. On linstruisit de plus que le signe du grade auquel il était promu con­sistait à porter la main droite sur le cœur, à létendre ensuite horizon­talement et à la laisser tomber sur le genou, pour marquer que le cœur dun chevalier Kadosch était disposé à la vengeance. On lui révéla aussi que lattouchement entre les chevaliers Kadosch se donnait en se prenant les mains comme pour se poignarder.

Peut-ou imaginer spectacle plus singulier que celui de ce prince du sang frappant un roi de France et tenant sa tête ensanglantée dans sa main droite !

Ges niais de tant desprit, ces ambitieux et ces imprévoyants, dupes

I. Histoire delà conjuration de l. /'. J. d'Orléans.

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