LE JUIF DANS L’HISTOIRE DE FRANGE
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Simon, le comte de Busançois, le comte de Gouy-d’Arcy, le comte de Damas, le vicomte de Grammont, le comte d’Imecourt, le chevalier d’Es- cars, le vicomte de Béthune, le chevalier de la Châtre, le marquis de Jumilhac, le comte de Clermont-Tonnerre, le marquis de Clermont-Gale- rande, le marquis de la Ferronnays, le baron de Montesquieu, etc., etc.
Le Sérénissime Grand-Maître était le duc d’Orléans. Montjoie nous a décrit les cérémonies auxquelles il dut se soumettre pour être reçu chevalier Kadosch 1 :
Pour être admis au grade de chevalier Kadosch, dit-il, Louis-Philippe- doseph fut introduit par cinq Prancs-Maçons, appelés Frères, dans une salle obscure. Au fond de cette salle était la représentation d’une grotte qui renfermait des ossements éclairés par une lampe sépulcrale. Dans un des coins de la salle, on avait placé un mannequin couvert de tous les ornements de la royauté, et, au milieu de cette pièce, on avait dressé une échelle double.
Lorsque Louis-Philippe-Joseph fut introduit par les cinq Frères, ou le fit étendre par terre, comme s’il eût été mort; dans cette attitude il eut ordre de réciter tous les grades qu’il avait reçus et de répéter tous les serments qu’il avait faits. On lui lit ensuite une peinture emphatique du grade qu’il allait recevoir, et on exigea qu’il jurât de ne jamais le conférer a aucun chevalier de Malte. Ces premières cérémonies finies, on lui permit de se relever; on lui dit de monter jusqu’au haut de l’échelle, et lorsqu’il fut au dernier échelon, on voulut qu’il se laissât choir; il obéit, et alors on lui cria qu'il était parvenu au nec plus ultra de la Maçonnerie.
Aussitôt après cette chute, on l’arma d’un poignard, et on lui ordonna de l’enfoncer dans le mannequin couronné; ce qu’il exécuta. Une liqueur couleur de sang jaillit de la plaie sur le candidat et inonda le pavé. Il eut de plus l’ordre de couper la tète de cette ligure, de la tenir élevée dans la main droite, et de garder le poignard teint de sang dans la main gauche; ce qu’il lit !
Alors on lui apprit que les ossements qu'il voyait clans la grotte étaient ceux de Jacques de Molai, Grand-Maitre de l'ordre des Templiers, et que l’homme dont il venait de répandre le sang et dont il tenait la tète ensanglantée clans la main droite était Philippe le Bel, roi de France. On l’instruisit de plus que le signe du grade auquel il était promu consistait à porter la main droite sur le cœur, à l’étendre ensuite horizontalement et à la laisser tomber sur le genou, pour marquer que le cœur d’un chevalier Kadosch était disposé à la vengeance. On lui révéla aussi que l’attouchement entre les chevaliers Kadosch se donnait en se prenant les mains comme pour se poignarder.
Peut-ou imaginer spectacle plus singulier que celui de ce prince du sang frappant un roi de France et tenant sa tête ensanglantée dans sa main droite !
Ges niais de tant d’esprit, ces ambitieux et ces imprévoyants, dupes
I. Histoire delà conjuration de l. /'. J. d'Orléans.
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