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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

ce pauvre honnête homme. On criait, notamment dans les rues, en 1790, un canard de quelques feuilles : La passion et la mort de Louis XVI, roi des Juifs et des Chrétiens. A Jérusalem. Lépigraphe portait : Populus meus, quid feci tibi ?

En tête figurait une gravure curieuse ; elle représentait le roi, couronné et portant le manteau fleurdelysé, mis en croix, à sa droite et à sa gauche le Clergé et le Parlement. Dans le fond, lAssemblée délibère, tandis que sur le devant des canons sont braqués sur elle.

Dans le texte, Philippe dOrléans est Judas Iscariote, Bailly Pilate, La- fayette Caïphe.

« Eli, Eli lamma sabbacthani, mon peuple, mon peuple chéri, pourquoi mavez-vous abandonné? »

Cest en vain que le pauvre roi adresse cet appel désespéré aux Fran­çais. La plèbe, conduite par les meneurs étrangers, répond : « Il nest pas notre roi, nous nen voulons pas pour notre roi, nous ne connaissons dautres rois que les Césars de faubourg et nos douze cents souverains... A la lanterne! à la lanterne! »

Le Nouveau Calvaire, une gravure publiée un peu plus tard et qui se vendait chez Webert, au Palais-Royal, Galerie de bois, n° 203, formait un tableau complet. « N° 1 : Louis XVI attaché par les révoltés à une croix que surmonte le bonnet phrygien. Au bas on lit, sur une table de proscription, le nom des trois Rohan, de Condé, de Bouillé, de Mirabeau, de Lambesc. N 2 et 3 : Monsieur et Monseigneur le comte dArtois liés par les décrets des factieux. N° 4 : Robespierre à cheval sur la Constitution, suivi de la gent Jacobine, présente au bout dune pique léponge imbibée du fiel de ses motions régicides. N 0 5 : La reine, accablée de douleur, montre son époux à ses frères et sollicite une prompte vengeance. N° 6 : La duchesse de Polignac au pied de la croix. N° 7 : Monseigneur le prince de Condé tire lépée et sapprête à venger son roi *. »

Limmense majorité de la nation ne se doutait pas de ce quon lui fai­sait faire. Les Juifs, qui dirigeaient la Franc-Maçonnerie, se gardèrent bien, on le devine, de montrer de quoi il sagissait et restèrent derrière le rideau.

La question juive, proprement dite, ninspirait guère de sympathie en France. La Société royale des Sciences et des Arts de Metz, avait cependant

1. Voir aussi : La Passion du Jésus des vrais catholiques crucifié par les Juifs schisma­tiques du département et de la municipalité de Nevers.