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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

Le 21 octobre 1793, un cantique hébreu, de Moyse Enshaim, chanté dans la synagogue de Metz sur lair de la Marseillaise, proclama le triomphe dIsraël.

Le mot mystérieux, lincantation décisive de lHermès Trismegiste quvaient si longtemps cherché au fond de leurs laboratoires les vieux alchi­mistes du Moyen Age penchés sur leurs hiéroglyphes, était enfin trouvé! Pour décomposer, pour dissoudre cette France dont toutes les parcelles so tenaient si bien, quelques appels à la Fraternité, à lamour des hommes, à lidéal, avaient été plus puissants que toutes les formules de grimoire.

Lancienne Kabbale était finie, la nouvelle commençait.Le Juif nallait plus être le sorcier maudit, que Michelet nous montre accomplissant ses maléfices dans les ténèbres de la nuit ; il se transforme, il opère en plein jour; la plume du journaliste remplace lantique baguette. On peut briser le miroir magique : aux apparitions fantastiques de jadis succéderont des prestiges dun ordre tout intellectuel, qui sans cesse montreront aux pau­vres dupes la décevante image dun bonheur qui fuit toujours.

Que nous parlait-on de ce naïf Schylock réclamant une livre de chair avec une âpreté de mauvais goût? Ce nest pas un lambeau du corps du Chrétien que demande le Juif, cest le corps tout entier, cest le corps de centaines de milliers de Chrétiens qui vont pourrir sur les champs de bataille du monde en toutes les guerres quil conviendra aux intérêts dIs­raël dentreprendre 1 .

Quest-il question de quelques ducats à rogner? Ce sont des milliards que va suer désormais le goy. On va remuer lor à la pelle dans les banques, les institutions de crédit, les emprunts de toute sorte, emprunts nationaux, emprunts étrangers, emprunts de guerre, emprunts de paix, emprunts dEurope, dAsie, dAmérique, emprunts de Turquie, emprunts du Mexique, emprunts du Honduras, emprunts de Colombie... Ces braves gens de rois dautrefois ne savaient pas « travailler », comme on dit en Bourse; ils avaient au fond un cœur paternel ; après avoir fait de la France la première nation du monde, ébloui lunivers de leur grandeur, construit des Ver­sailles et des Fontainebleau, ils sarrêtaient désespérés devant un déficit de cinquante-deux millions. Laissez faire. Le Juif va nous montrer ce qu'on peut tirer des Français ; ils sont de taille à nourrir les Israélites des deux

1. M. Le Play a bien vu cette transformation. « Une influence toute nouvelle, dit-il, tend dailleurs à déchaîner le fléau de la guerre ; cest celle de certains manieurs dargent qui, appuyés sur lagiotage des « Bourses européennes », fondent des fortunes scanda­leuses sur les emprunts, contractés pour les frais de la guerre et pour les rançons excessives imposées de nos jours aux vaincus. » {La Constitution essentielle.)