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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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2 J il

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se firent adjuger léglise de Saint-Leu-Saint-Gilles, dans la rue Saint-Denis, et, en 1802, la cédèrent en location aux abbés Morel et Girard qui la desser­virent. Dannée en année le loyer s'éleva de 3,000 à 10,000 francs. Enfin léglise fut rachetée par la Ville moyennant 200,312 francs conformément au décret du 20 juillet 1810.

Les mobiliers démigrés étaient une autre occasion d'opérations fruc­tueuses. Les membres de la Convention eux-mêmes se concertaient avec des Juifs pour sapproprier les dépouilles des proscrits.

Dans les Crimes des sept membres des anciens comités de Saint public et de Sûreté générale , Lecointre, de Versailles, raconte quà la vente du château de Montbéliard, son collègue Bernard s'est entendu avec un Juif, nommé Tréfoux, pour se faire adjuger, irrégulièrement et presque pour rien, des objets dune grande valeur. 11 aurait en outre distrait de linven­taire et fait emballer pour son propre compte une table en marbre bleu, des livres précieux, etc. 11 se serait fait attribuer d'office, sans criées, une voiture, 18 lustres, 12 llambeaux de métal, 4 pieds de colonne.

La France corrompue et tripoteuse du Directoire offrait aux Juifs une p.oie presque aussi belle que la France de la troisième République.

Les Juifs, écrit Capefigue dans son Histoire des Grandes Opérations financières, une fois Paris ouvert à leurs spéculations, y vinrent de toutes parts et y prirent de toutes mains; ils débutèrent, dabord timides, par le petit commerce, la fourniture des chevaux et la petite usure, l'agiotage limité sur les assignats; ils navaient pas encore le pied assez ferme sur le sol pour oser la banque quils laissaient aux Génevois; ils se contentèrent dacheter les vieux meubles des châteaux, les reliques des églises, les bijoux confisqués, de prêter quelques louis aux émigrés en échange de bonnes valeurs. Dans quelques départements, ils sétaient établis sur le sol des cultivateurs, comme des corbeaux sur leur proie; dans la haute et basse Alsace et dans la Lorraine, ils devenaient maîtres de la propriété foncière par des prêts sur hypothèque et des actes à réméré. A Paris, ils inondèrent les quartiers autour du Temple, devenu en quelque sorte, leur ghetto. Quon les laissât marcher en liberté, et, dans une période de temps, ils se­raient les maîtres du marché industriel et de largent.

Le Juif, alors moins dégrossi quaujourdhui, est moitié brigand, moitié banquier, ou plutôt commence par être brigand avant de sétablir banquier.

Cest le temps du fameux Michel, Michel lassassin, dont les petites filles ont fini par épouser des ducs et des princes, sans quait disparu encore la sinistre légende qui sattache à ce nom. Michel avait attiré dans un château des environs de Paris une famille d'émigrés quil avait égorgée pour sempa­rer de largent et des bijoux quelle rapportait avec elle. Acquitté par un jury gagné, en dépit de preuves accablantes qui ont disparu avec le dossier com-