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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LE JUIF DANS LHISTOIRE DE FRANCE

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plet de cette affaire, il nen fut pas moins condamné par lopinion publique.

Simon, qui entretient M 119 Lange, lhétaïre à la mode, scandalise la ville de son faste, et tout Paris bat des mains quand, au Salon de lan VU, Girodet, dans un coin de son tableau de Danaë, représente le millionnaire en dindon gloussant et la queue en éventail.

Les Juifs cependant inauguraient cette politique qui va désormais être la leur : faire succéder à une révolution lon pêche en eau trouble le règne momentané dun sauveur quelconque qui ratifie par la possession, sous un gouvernement régulier, la propriété de ce quon a dérobé. Le roi légitime les eût gênés alors, ils empêchèrent par tous les moyens son re­tour, il leur fallait un Schilo, comme lavait été Cromwell, un Messie tem­porel ; lhomme était tout prêt.

Napoléon était-il dorigine sémitique? Disraeli la dit, lauteur du Judaïsme en France le soutient. Il est certain que les îles Baléares et la Corse servirent de reluge à beaucoup de Juifs chassés dEspagne et dItalie qui finirent par se convertir au Christianisme, et, comme cela avait lieu en Espagne, prirent le nom des grands seigneurs qui leur avaient servi de parrains, Orsini, Doria, Colonne, Bonaparte. Michelet qui, avec son organi­sation de voyant, avait lintuition de certaines choses profondes sur les­quelles il nosait trop insister à cause de son parti, a touché ce point à deux ou trois reprises. « Jai dit, écrit-il notamment dans son Dioc-neuviènie siècle, quun spirituel Anglais voudrait faire croire Bonaparte Juif dorigine. Et comme la Corse fut autrefois peuplée par les Sémites dAfrique, Arabes, Carthaginois ou Maures, Maranes, disent les Espagnols, il semble appar­tenir à ceux-ci plus quaux Italiens. » Taine, il est vrai, dans son Napoléon Bonaparte, en fait un Italien « pur indigène ».

Franc-Maçon certainement et très avant dans les secrets de la Maçon­nerie, Jacobin farouche, ami de Robespierre jeune, Napoléon avait tout ce quil fallait pour jouer le rôle quon attendait de lui. La finance ladopta; les Michel, les Cerfbeer, les Bedarride le commanditèrent lors de sa première expédition en Italie au moment les caisses de lÉtat étaient vides. Il nvait quà paraître pour que tout lui réussît : il prenait en un jour Malte limprenable 1 ; pour revenir en France faire le 18 Brumaire, il traversait

1. « Il avait préparé de longue main par des trames secrètes, dit M. Thiers, la reddi­tion de l'ile de Malte. Des Francs-Maçons comme le chevalier Dolomière et Bosredon y étaient renfermés, et le lâche grand maître Homspech lui en fît les honneurs, ainsi que des îles adjacentes, movennant une principauté en Allemagne ou, à son défaut, 300,000 fr. de pension viagère, 000,000 francs dindemnité, 700 francs depension pour leschevaliers de la langue de France. Catarelli Du Falga, un des officiers supérieurs à la suite de Bonaparte, en parcourant la place dont il admirait les fortifications, dit ce mot : Nous sommes bien heureux quil y ait eu quelquun dans la place pour nous en ouvrir les portes. »