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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

tranquillement la Méditerranée sillonnée par les croisières anglaises. La Franc-Maçonnerie avait organisé autour de lui celte espèce de conspiration d'enthousiasme qui flotte dans lair, se communique de proche en proche et finit par gagner tout un pays. Nous avons eu une répétition de cette espèce de carte forcée avec Gambetta, ce gros homme gonflé de mots qui avait été inepte et malhonnête pendant la guerre, et que la France crut un moment être l'homme nécessaire.

Napoléon sacquitta des obligations quil avait envers les Juifs, et soccupa de faire entrer définitivement dans les lois Légalité si inconsidéré­ment accordée aux Israélites par la Constituante.

Le 26 juillet 1800, une première assemblée de députés Juifs se réunit a lHôtel de Ville; elle était composée des principales notabilités et de quinze rabbins sous la présidence de M. Furtado, de Bordeaux. Un décret du 22 juillet avait chargé MM. Pasquier, Portalis et Molé de suivre, comme commissaires, toutes les affaires concernant les Juifs. Lassemblée devait résoudre un certain nombre de questions religieuses qui se résumaient en ceci : les Juifs, en acceptant les bénéfices de Légalité, cest-à-dire en entrant dans une société toute constituée, à la constitution de laquelle ils navaient eu aucune part, daigneraient-ils modifier ce que leur religion avait de contraire à cette société?

Le programme contenait notamment les interrogations suivantes :

1° La soumission aux lois de lKtat en matière civile et politique est-elle un devoir religieux?

2° La polygamie et le divorce sont-ils généralement consacrés et licites chez les Hébreux ?

3 Leur est-il permis de répondre aux appels du service militaire, de cultiver la terre, de soccuper de travaux mécaniques?

4° Les Juifs regardent-ils les Chrétiens comme frères ou comme étrangers?

5» Lusure est-elle autorisée à légard des nations étrangères?

Les choses nallèrent pas aussi aisément quon laurait cru. Les députés Juifs, sans caractère religieux, estimaient sans doute quil fallait tout pro­mettre, quitte à ne rien tenir après; mais les rabbins paraissent avoir été ani mes de certains scrupules et avoir voulu défendre intégralement la vieille

I.appui donné par la Maçonnerie à Napoléon a été indiqué par de Maistre, et très bien mis en lumière par le P. Deschamps. Cambacérès, le Vice-Empereur du temps, était à la fois : 1° grand maître-adjoint du grand Orient; 2 souverain grand maître commandeur du Suprême Conseil; 3° grand maître d honneur du rite de llercdom de Kilwinning ; 4° chef suprême du rite français ; 5° grand maître national des chevaliers bienfaisants de la cité sainte à Strasbourg, à Lyon, à Montpellier.