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LA FRANCE JUIVE
tranquillement la Méditerranée sillonnée par les croisières anglaises. La Franc-Maçonnerie avait organisé autour de lui celte espèce de conspiration d'enthousiasme qui flotte dans l’air, se communique de proche en proche et finit par gagner tout un pays. Nous avons eu une répétition de cette espèce de carte forcée avec Gambetta, ce gros homme gonflé de mots qui avait été inepte et malhonnête pendant la guerre, et que la France crut un moment être l'homme nécessaire.
Napoléon s’acquitta des obligations qu’il avait envers les Juifs, et s’occupa de faire entrer définitivement dans les lois Légalité si inconsidérément accordée aux Israélites par la Constituante.
Le 26 juillet 1800, une première assemblée de députés Juifs se réunit a l’Hôtel de Ville; elle était composée des principales notabilités et de quinze rabbins sous la présidence de M. Furtado, de Bordeaux. Un décret du 22 juillet avait chargé MM. Pasquier, Portalis et Molé de suivre, comme commissaires, toutes les affaires concernant les Juifs. L’assemblée devait résoudre un certain nombre de questions religieuses qui se résumaient en ceci : les Juifs, en acceptant les bénéfices de Légalité, c’est-à-dire en entrant dans une société toute constituée, à la constitution de laquelle ils n’avaient eu aucune part, daigneraient-ils modifier ce que leur religion avait de contraire à cette société?
Le programme contenait notamment les interrogations suivantes :
1° La soumission aux lois de l’Ktat en matière civile et politique est-elle un devoir religieux?
2° La polygamie et le divorce sont-ils généralement consacrés et licites chez les Hébreux ?
3’ Leur est-il permis de répondre aux appels du service militaire, de cultiver la terre, de s’occuper de travaux mécaniques?
4° Les Juifs regardent-ils les Chrétiens comme frères ou comme étrangers?
5» L’usure est-elle autorisée à l’égard des nations étrangères?
Les choses n’allèrent pas aussi aisément qu’on l’aurait cru. Les députés Juifs, sans caractère religieux, estimaient sans doute qu’il fallait tout promettre, quitte à ne rien tenir après; mais les rabbins paraissent avoir été ani mes de certains scrupules et avoir voulu défendre intégralement la vieille
I.’appui donné par la Maçonnerie à Napoléon a été indiqué par de Maistre, et très bien mis en lumière par le P. Deschamps. Cambacérès, le Vice-Empereur du temps, était à la fois : 1° grand maître-adjoint du grand Orient; 2“ souverain grand maître commandeur du Suprême Conseil; 3° grand maître d honneur du rite de llercdom de Kilwinning ; 4° chef suprême du rite français ; 5° grand maître national des chevaliers bienfaisants de la cité sainte à Strasbourg, à Lyon, à Montpellier.