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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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I.K JUIE DANS EIIISTOIHK DE FRANCK

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LEmpereur, avec cette attention qu'apportait aux moindres choses ce puissant cerveau qui embrassait le gouvernement du monde, non point dans son ensemble seulement, mais dans les plus minutieux détails, se faisait adresser des rapports constants sur cette question 1 2 .

Le rapport qui lui fut envoyé à Firckenstein, le 25 août 1807, par Cduun- pagny s , et sur lequel nous lisons : Objet urgent, renvoyé au Conseil d'État, section de lIntérieur, est incontestablement la base du fameux décret du 17 mars 1808.

Le premier moyen de prévenir ces désordres, disait le Ministre, cest de mettre lautorité en mesure d'interdire toute espèce de trafic à lhomme qui aurait ainsi abusé de la facilité laissée par les lois pour les transac­tions civiles. Ainsi les Juifs du dehors, sur les mœurs desquels on ne pourrait avoir de garanties positives, ne seront admis à venir trafiquer en France qu'après avoir dûment justifié de leurs facultés pour le faire hon­nêtement, car une présomption fondée porte à croire quun Juif incapable de remplir cette condition ne viendrait chercher en France quà exercer une industrie illicite et, sans doute, rien ne serait plus contraire aux inten­tions de Votre Majesté que de voir des Juifs étrangers abuser ainsi, à leur profit, de la protection quelle daigne accorder aux Juifs de ses États. Ainsi encore aucun Juif autre que ceux faisant le commerce en gros, manufac­turiers ou exploitant par eux-mêmes une propriété rurale, ne pourra faire de commerce sans être muni dune autorisation expresse, qui sera donnée par ladministration locale, qui pourra être révoquée, et qui toujours dé­pendra de la certitude acquise quil nabuse pas de ce commerce prétendu, pour de honteuses spéculations. Ces autorisations devront être visées lors­que le Juif trafiquera hors de son domicile, les colporteurs se trouveront soumis à une surveillance particulière, et on empêchera les Juifs dégarer la bonne foi hors des lieux ils sont particulièrement connus.

Le décret du 17 mars 1808 était conforme à ces indications.

L'article 7 portait :

Désormais et à dater du 1 er juillet prochain, nul Juif ne pourra se livrer à aucun commerce, négoce, trafic quelconque, sans avoir reçu, à cet effet, une patente du préfet du département, laquelle ne sera accordée que sur

I. A la du 30 mai 1807, avait été déjà rendu un premier d'civt perlant sursis à exécution <los jugements rendus en faveur des Juifs contre les cultivateurs.

1.exposé des motifs disait :

Napoléon... Sur le compte qui nous a été rendu, que dans plusieursdéparlrmeuls septen­trionaux de notre Empire, certains Juifs, nexerçaut pas d autres professions que celles de I usure, ont, par l'accumulation des intérêts les plus immodérés, rnis beaucoup de cultiva­teurs de ce pays dans un état de grande détresse, nous avons pensé que nous devions venir ait secours de ceux de nos sujets quune avidité injuste aurait réduits à ces fâcheuses extré­mités.

2. Archives nationales, A. E. iv. *