Druckschrift 
La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
Entstehung
Seite
256
Einzelbild herunterladen

256

LA FRANCE JUIVE

11 importe que les Juifs soient informés de ce qu'ils ont à faire et que l'exécution ddécret ait lieu dune manière uniforme dans toutes les communes il en existe.

Je vous invite à prendre un arrêté dans lequel sera imprimé le décret et qui prescrira les dispositions suivantes:

Un registre double, timbré et paraphé par le président du tribunal de première instance, sera ouvert à la mairie de chaque commune il y a des Juifs, pour recevoir la déclaration de tous ceux qui sont Français et qui sont désignés dans les articles 1" et 5 du décret.

Tout majeur devra faire lui-même sa déclaration; les pères, et à leur défaut les mères, la feront pour leurs enfants mineurs, les tuteurs pour leurs pupilles.

Le fils majeur sera tenu de prendre le nom de famille de son père existant, les frères et sœurs majeurs n'ayant plus ni père ni mère adop­teront tous le même nom de famille.

La déclaration sera faite en ces termes: Far devant nous, maire de la commune de...., canton de...., arrondissement de...., département de...., s'est présenté Aaron qui a déclaré prendre le nom de...., pour nom de fa­mille, pour prénom celui de...., et qui a signé avec nous le.1H08.

Uette formule sera la même pour les Juifs qui sont dans le cas de larticle 5 du décret en substituant le mot conserver au mot prendre.

Elle sera suivie par les pères ou à défaut par les mères denfants mi­neurs et par les tuteurs avec la modification suivante : qui a déclaré donner

à Baruch ou à Sara, son fils ou sa fille mineure ou à sa pupille, à.

le...., le nom de famille de...

Il sera fait et reçu sur les deux registres une déclaration particulière pour chaque individu; chacune sera signée par le maire ou par le décla­rant.

Veuillez à cet effet faire ouvrir sans délai un double registre dans les cummunes il en doit être établi et m'informer des mesures que vous aurez prises.

(les registres, dont quelques-uns existent encore, seront intéressants pour reconstituer létat civil des Juifs qui tendent de plus en plus à se perdre dans la collectivité tout en conservant, au point de vue de leurs intérêts, leur organisation distincte.

11 faut reconnaître néanmoins que, cette fois encore, la mesure du changement de nom ne fut pas exécutée comme elle aurait lêtre.

Quand on donna des noms aux Juifs dAutriche, sous Joseph II, ou sen remit de ce soin aux employés subalternes qui trouvèrent une occasion de bénéfice. En payant quelques florins on avait un joli nom doiseau ou de fleur, un nom poétique ou de bon augure : on sappelait brise du soir ou parfum du matin, Strauss, bouquet ;\Wol[/eruch, bonne odeur; Edehlein, pierre précieuse: Goldader, veine dor. Ceux qui ne payaient rien, en revanche, recevaient des noms ridicules ou désagréables.