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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LE JUIF DANS LHISTOIRE DE FRANCE

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prouve quil a été naturalisé à un moment donné. Soldat de lémancipation des peuples quand la démocratie est en haut, défenseur de lordre quand la réaction triomphe, il est le plus puissant agent de trouble que jamais la terre ait produit, et il traverse ainsi la vie avec la joie que donne aux Juifs la conscience davoir, sous des formes diverses, toujours fait du mal à des Chrétiens.

Pour voir ses Juifs, Napoléon exigea dabord quils prissent des noms.

Le 20 juillet 1808, paraissait un décret concernant les Juifs qui n'ont pas de nom de famille et de prénoms fixes. En voici les principaux points

Article 1 er : Ceux des sujets de notre Empire qui suivent le culte hébraïque et qui, jusquà présent, nont pas eu de nom de famille et de prénoms fixes seront tenus den adopter, dans les trois mois de la publi­cation de notre présent décret, et den faire la déclaration par devant lof­ficier de létat civil de la commune ils sont domiciliés.

Article 2 e : Les Juifs étrangers qui viendraient habiter dans lEm­pire et qui seraient dans le cas prévu par larticle 1 er seront tenus de rem­plir les mômes formalités dans les trois mois qui suivront leur entrée en France.

Article «S 0 : Ne seront admis comme noms de famille aucun nom tiré de lAncien Testament, ni aucun nom de ville. Pourront être pris comme prénoms ceux autorisés parla loi du 11 germinal an XL.

Article 4°: Les Consistoires en faisant le relevé des Juifs de leur communauté seront tenus den justifier et de faire connaître à lautorité sils ont individuellement rempli les conditions prescrites par larticle pré­cédent. Ils seront également tenus de surveiller et de faire connaître à lautorité ceux des Juifs de leur communauté qui auraient changé de nom, sans sêtre conformés aux dispositions de la susdite loi.

Seront exceptés des dispositions de notre présent décret les Juifs de nos États ou les Juifs étrangers qui viendront sy établir lorsquils auront des noms et prénoms connus, et quils ont constamment portés, encore que lesdits noms et prénoms soient tirés de lAncien Testament ou des villes quils ont habitées.

Une circulaire aux préfets, signée du ministre de lIntérieur, Grettet, et datée du8 septembre 1808, précisa davantage les formalités à accomplir:

Le décret du 20 juillet dernier, disait cette circulaire, impose aux Juifs gui nont pas de nom de famille ou de prénoms fixes lobligation den adopter.

1. Larticle 1 er de la loi du II germinal an XI porte : « A dater de la publication de la présente loi, les noms en usage dans les différents calendriers, et ceux des personnages connus dans lhistoire ancienne, pourront seuls être reçus comme prénoms sur les registres de létat civil, destinés à constater la naissance des enfants, et il est interdit aux officiers Publics den admettre aucun autre dans leurs actes. »