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LA FHANCEJUIVE
sévèrement les faiblesses, mais qui était l’honneur même si on la compare aux gouvernements qui suivirent, qui assurait à notre nation le premier rang en Europe, qui personnifiait par tant de beaux côtés la grande et noble France des ancêtres, cette France dont le vieux roi avait mis les couleurs sur Alger conquise avant de partir pour l’exil.
Une affinité existe entre les d’Orléans et les Juifs. Tous deux adorent l’argent et ce culte commun les rapproche. Les Bourbons, vrais Aryens, ne se doutent point de ce que c’est que la valeur de l’argent; ils en empruntent quand ils n’en ont pas; quand ils en ont, ils le donnent de préférence à leurs ennemis, ce en quoi ils diffèrent des Bonaparte, également généreux, mais qui aiment mieux donner à leurs amis. Les d'Orléans savent ce que c’est que d’avoir; ils disent comme le poète : oportet habere.
Ces similitudes de tempérament expliquent le rôle prépondérant que joua la.maison Ilothschild sous la Monarchie de Juillet. En réalité Rothschild fut le premier ministre du règne et garda immuablement cette place sous des présidents de conseil changeants.
Avec le gouvernement de Louis-Philippe le règne du Juif commence. Sous la Restauration on pouvait à peu près connaître le nombre des Juifs. Les frais du culte étant à leur charge, tous étaient inscrits sur le rôle du Consistoire. En 1830, Rothschild lit abroger cette mesure et rendit tout recensement impossible; la religion de Moïse fut désormais salariée par l’État.
Comme le dit Toussenel, « il n’y avait plus de royauté en France et les Juifs la tenaient asservie. »
De ce règne des Juifs, pendant dix-huit ans, un chef-d’œuvre impérissable est sorti : Les Juifs rois de l’époque.
Pamphlet, étude philosophique et sociale, œuvre de poète, de penseur, de prophète, l’admirable livre de Toussenel est tout cela à la fois, et ma seule ambition, je l’avoue, après de longues années de labeur littéraire, serait que mon livre pût prendre place près du sien dans la bibliothèque de ceux qui voudront se rendre compte des causes qui ont précipité dans la ruine et dans la honte notre glorieux et cher pays.
« C’est un raffiné et un délicat par-dessus tout, » m’écrivait un jour M. de Gherville, qui a des points de contact avec l’auteur de l’Esprit des bêtes, qui possède comme lui le sentiment de la nature silvaine; et mon correspondant s’étonnait, avec une naïveté qui m’étonne à mon tour, qu’un si merveilleux écrivain n’ait pas été de l’Académie, comme si un homme pouvait arriver à quelque chose quand il a toute une nation à ses trousses.