Druckschrift 
La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
Entstehung
Seite
271
Einzelbild herunterladen

LE JUIF DANS L'HISTOIRE DE FRANCE

271

paroisse Saint-Eustache est presque entièrement contaminée et le flot a pénétré jusque sous les arcades de la rue de Rivoli.

La ferveur régnait dans cette Kehilah renaissante. Les synagogues de la rue du Chaume et de la rue Saint Avoie étaient pleines. Chaque samedi, la petite lampe sallumait dans ces demeures pieuses. Pendant un an, quand mourut Mayer de Rothschild, on célébra loffice des morts tous les jours, soir et matin, dans la maison de Salomon Alkan, cousin de James, qui habitait modestement rue de lHomme-Armé.

Le Juif encombrant et bruyant daujourdhui nexistait pas encore. Il nétait question alors ni d'insulter les chrétiens, ni de frayer avec les ducs. Autant, depuis 1870 surtout, affolés par le triomphe et simaginant déjà être complètement nos maîtres, ils ont été cyniques, grossièrement blasphéma­teurs, impitoyables persécuteurs, autant, sous la Restauration, ils prouvè­rent quils étaient capables de savoir attendre.

11 leur suffisait dattendre, en effet. Étant donné le manque absolu de tout esprit élevé dans la bourgeoisie, il était visible quelle allait faire par basse envie ce que la noblesse avait fait par légèreté et par ignorance.

Le nombre des banquiers dorigine française était, à cette époque, assez restreint à Paris. « La France, a dit Toussenel, cette grande nation géné­reuse, est si répulsive par nature à l'ignoble trafic qui force lhomme à mentir, quil lui a fallu faire venir de Juda et de Genève dinfâmes merce­naires. »

En face des Rothschild, des Hope, des Baring, les Casimir Périer, les Laffitte, les Ternaux, les Delessert, occupaient cependant, dans le monde financier, une situation considérable; réunis, ils auraient pu empêcher à jamais la banque juive, la banque allemande, de semparer des finances, dintroduire le vol sur le marché et de ruiner notre pays. Ils avaient été traités avec considération, comme leur probité le méritait par cette royauté imprévoyante sans doute, aimant trop les Français pour soupçonner les haines que la Franc-Maçonnerie attisait autour delle, mais si droite, si pure, si irréprochable au point de vue de lhonnêteté! Ils étaient en relations avec des ministres qui nétaient point encore, comme ceux daujourdhui, des faiseurs de coups de bourse et des lanceurs de mines sans minerai, mais des hommes irréprochables qui sortaient pauvres des affaires, en gardant souvent, pour tout patrimoine, un nom autour duquel ne sélevait aucun soupçon.

Quelques mesquines rancunes, le désir ardent de jouer un rôle, étouf­fèrent chez les banquiers tout patriotisme; ils commanditèrent lopposi­tion; ils renversèrent une royauté dont lhistoire sans doute peut juger