LA FRANCE JUIVE
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Toussenel était plus que cela; c’était un esprit que la contemplation Je la Nature ai lit rendu profondément religieux, et qui, s’il ne se fût pas perdu dans les utopies du Phalanstère, fût allé droit au Christ.
Il avait ce qu’ont eu les saints : l’amour et la haine, l’amour des pauvres, des souffrants, des humbles, la haine des coquins, des exploiteurs, des trafiquants de chair humaine.
En ce livre éloquent repasse tout le régime philippiste, plus décent d’apparence que notre République, au fond presque aussi pourri qu’elle. Tous les sales marchandages sont là; le journal des Rothschild y est raconté dans ses cuisines malpropres, et l’on y rencontre les Léon Say, les John Lemoine, les Aron, les Charmes, les Berger, les Ralï'alowich, les Jacquot du temps se faisant donner des candidatures officielles, des directions, des consulats, des concessions en menaçant toujours de refuser leur précaire appui, en se fâchant quand on propose de les payer, non pas ce qu’ils s’estiment, mais ce qu’ils valent.
L’exploitation juive s’étale là dans tout son cynisme. Un y voit les ministres du roi dépensant, pour construire le chemin de fer du Nord, cent millions, somme énorme pour l’époque où l’on ignorait les gigantesques escroqueries israélites que nous avons pu admirer; puis on les entend, quand tout est fini et qu’il ne reste plus à l’État qu’à exploiter, offrir à Rothschild quarante ans d’exploitation pour une somme dérisoire.
Fould est là aussi, faisant concurrence à Rothschild, qui cause la mort de cent personnes par ses refus de renouveler une machine hors de service.
Ce Fould était le fils d’un décrotteur, et la Biographie Alsacienne-Lor - raine nous conte tout au long les curieuses origines de cette famille :
Dans le siècle dernier, dit-elle, vivait à Nancy, en grand seigneur et considéré, le banquier Cerfbeer de Medelsheim, syndic général des Juifs d’Alsace- Lorraine. Il était père de huit enfants, dont quatre fils, auxquels il faisait donner une éducation large et libérale, mais, qui, en véritables fils de famille, en profitaient peu et ne plaçaient leurs devoirs qu’après leurs plaisirs.
Au bas de la fenêtre du banquier se tenait un petit décrotteur juif, qui lustrait les souliers des personnes qui se rendaient chez le financier. Celui-ci remarqua cet enfant qui ramassait les papiers qu’on jetait à la rue, et s’exerçait avec un crayon à écrire et à compter. Charmé de cette application et peiné de la paresse de ses fils, il leur fit des reproches, leur cita l'exemple de ce pauvre petit orphelin abandonné, qui acquérait par lui- même l’instruction que des professeurs de toute sorte, expérimentés, chèrement payés, s’efforçaient en vain de leur donner. Puis ouvrant la fenêtre, il appela le gagne-petit et lui dit : « Mets-toi là, mon enfant, tu es studieux, tu es sage; désormais tu partageras à celte table les exercices de mes fils, et j’espère que cela vous servira à tous. »