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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

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Toussenel était plus que cela; cétait un esprit que la contemplation Je la Nature ai lit rendu profondément religieux, et qui, sil ne se fût pas perdu dans les utopies du Phalanstère, fût allé droit au Christ.

Il avait ce quont eu les saints : lamour et la haine, lamour des pau­vres, des souffrants, des humbles, la haine des coquins, des exploiteurs, des trafiquants de chair humaine.

En ce livre éloquent repasse tout le régime philippiste, plus décent dapparence que notre République, au fond presque aussi pourri quelle. Tous les sales marchandages sont; le journal des Rothschild y est raconté dans ses cuisines malpropres, et lon y rencontre les Léon Say, les John Lemoine, les Aron, les Charmes, les Berger, les Ralï'alowich, les Jacquot du temps se faisant donner des candidatures officielles, des directions, des consulats, des concessions en menaçant toujours de refuser leur précaire appui, en se fâchant quand on propose de les payer, non pas ce quils sestiment, mais ce quils valent.

Lexploitation juive sétale dans tout son cynisme. Un y voit les ministres du roi dépensant, pour construire le chemin de fer du Nord, cent millions, somme énorme pour lépoque lon ignorait les gigan­tesques escroqueries israélites que nous avons pu admirer; puis on les entend, quand tout est fini et quil ne reste plus à lÉtat quà exploiter, offrir à Rothschild quarante ans dexploitation pour une somme dérisoire.

Fould est aussi, faisant concurrence à Rothschild, qui cause la mort de cent personnes par ses refus de renouveler une machine hors de service.

Ce Fould était le fils dun décrotteur, et la Biographie Alsacienne-Lor - raine nous conte tout au long les curieuses origines de cette famille :

Dans le siècle dernier, dit-elle, vivait à Nancy, en grand seigneur et consi­déré, le banquier Cerfbeer de Medelsheim, syndic général des Juifs dAlsace- Lorraine. Il était père de huit enfants, dont quatre fils, auxquels il faisait donner une éducation large et libérale, mais, qui, en véritables fils de famille, en profitaient peu et ne plaçaient leurs devoirs quaprès leurs plaisirs.

Au bas de la fenêtre du banquier se tenait un petit décrotteur juif, qui lustrait les souliers des personnes qui se rendaient chez le financier. Celui-ci remarqua cet enfant qui ramassait les papiers quon jetait à la rue, et sexerçait avec un crayon à écrire et à compter. Charmé de cette appli­cation et peiné de la paresse de ses fils, il leur fit des reproches, leur cita l'exemple de ce pauvre petit orphelin abandonné, qui acquérait par lui- même linstruction que des professeurs de toute sorte, expérimentés, chèrement payés, sefforçaient en vain de leur donner. Puis ouvrant la fenêtre, il appela le gagne-petit et lui dit : « Mets-toi, mon enfant, tu es studieux, tu es sage; désormais tu partageras à celte table les exercices de mes fils, et jespère que cela vous servira à tous. »