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I.A FRANCE JUIVE
la littérature et l’art; il ne peut montrer que des valets de plume comme Reinach ou de; histrions comme Goquelin.
Capefigue a discerné, avec sa pénétration habituelle, les caractères qui différencient le Judaïsme fermé du Saint-Simonisme que l’on pourrait appeler le Judaïsme ouvert:
L’esprit Saint-Simonien et l’esprit judaïque, écrit-il, ont cette similitude que tous deux tendent à la spéculation, à la fortune; mais le Saint- Simonisme se colore, se passionne, se poétise. Il fait de la théorie humanitaire sociale, tandis que le Judaïsme se borne à travailler, spéculer, gagner; l’un fait briller le ducat d’or, le met sous le prisme du soleil; l’autre se contente de le mettre dans sa bourse de cuir sans se laisser jamais éblouir par le faux éclat: est-il de bon aloi ? voilà tout ce qu’il regarde, apprécie, et ce qui le fait se déterminer.
Le propre des Juifs qui ont crucifié le vrai Messie est d’essayer d’en créer de faux. Ni Bazard, ni Enfantin ne se trouvèrent à la hauteur du rôle. Les Saint-Simoniens non juifs suivirent leurs chimères sur tous les chemins; les Saint-Simoniens juifs, comme les Rodrigues et les Pereire, en revinrent vite à l’instinct de la race et se mirent à brasser des affaires.
Les Rothschild , spéculateurs peu spéculatifs de leur nature, s’étaient gardés, on le comprend, de suivre les Juifs de l’école Saint-Simoniennedans leurs tentatives pour régénérer le monde. Dans l’immense Paris des idées et des utopies, ils ont toujours été les mêmes que dans leur maison de bois à grillage épais de la Judengasse de Francfort : ils attendent qu’on frappe à la porte pour entr’ouvrir le judas et demander quel gage on apporte.
Le premier projet des frères Pereire, le chemin de fer de Saint-Germain, ne leur avait guère souri ; cependant, comme Jacob ne refuse rien à ses frères, ils aidèrent et commanditèrent un peu leurs anciens employés.
Quand le succès fut venu, ils trouvèrent qu’il y avait vraiment quelques bénéfices à réaliser dans cette voie. Seulement, à propos du chemin de fer du Nord , ils prièrent les Pereire de ne s’occuper en rien des détails d’organisation.
Lorsque tout fut fini, quand la France eut dépensé cent millions pour faire cadeau aux Rothschild d’un chemin de fer tout neuf, James fit venir les Pereire et leur tint à peu près ce discours:
« Gomme vous vous rendez peu compte de la mission de chaque race! L’Aryen doit inventer, trouver la vapeur, par exemple, et mourir ensuite de faim dans un grenier; il doit, en outre, sous la forme de contribuables, plus ou moins nombreux, dépenser un certain nombre de millions pour ouvrir le réseau. Alors, mais alors seulement, nous autres Sémites inter-