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LA. FRANCE JUIVE
nous n'avons pu rencontrer que le prospectus, car les Juifs font disparaître tous les liv~es où ils sont jugés un peu sévèrement.
L’ouvrage était intitulé : Conspiration universelle du Judaïsme, entièrement dévoilé, dédiée à tous les souverains d’Europe, à leurs ministres, aux hommes d’Etat, et généralement à toutes les classes de la société menacées de ces perfides projets.
L’auteur signalait déjà l’envahissement progressif qui a pris depuis quinze ans de si formidables proportions :
Depuis l’affranchissement des Juifs de France, disait-il, leur nombre s’est tellement accru, que, dans les villes de province où l’on en comptait à peine quelques centaines, ils sont présentement comptés par milliers. De quoi ne se sont pas emparé leurs vues usuraires? Dans quel genre de commerce n’ont-il pas par leurs ruses sourdes et savamment combinées fait échouer une foule de négociants respectables? Demandez aux malheureux qui jouissaient autrefois d’une fortune suffisante où sont passés leurs biens.
Il est certain que le bien des Français, qui de riches sont devenus pauvres, a dù passer quelque part. Les Juifs n étant pas, que je sache, arrivés couverts d’or du fond de l’Allemagne, il est évident, en dépit de tous les nouveaux systèmes d’économie politique, qu’ils ont dû prendre où elles étaient les richesses dont ils s’enorgueillissent.
Les Juifs, qui ont maintenant à eux la presse presque entière, sauf quelques rares exceptions, n’avaient encore acheté que la Presse, les Débats, le Constitutionnel et le Siècle, qui refusèrent les annonces des brochures désagréables à Rothschild.
Les journaux indépendants de tous les partis, la Réforme, le National, la Démocratie pacifique, le Corsaire-Satan, VUnivers, la Quotidienne, la France, rédigés par des plumes vaillantes et françaises, accablaient de leurs mordantes épigrammes, de leurs révélations indignées, ces Turcarets gonflés d’écus. C’est en vain que les Archives Israélites prenaient le ciel à témoin, des vertus d’Israël, la terre répondait en racontant ses méfaits.
Au mois de juillet 1845, un esprit charmant, un peu tourné vers l’étrange, mais d’une originalité exquise, Petrus Borel, écrivait un véritable chef- d’œuvre dans le Journal du Commerce, à propos d’une représentation donnée à grand renfort de réclames, par Rachel et la tribu des Félix; il traitait de haut en bas, avec une fine insolence de lettré, dont la plume laisse des bleus sur la peau comme une cravache de gentilhomme, toute cette bande de bohémiens et de chanteurs des rues qui avait fini par prendre le haut du pavé à Paris :