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LA FRANCE JUIVE
N’est-elle point toujours d’actualité,la fameuse scène du Second Faust?
« — Nous n avons point d’argent pour payer nos troupes ; nos États sont en pleine révolte, et notre Chancelier ne sait où donner de la tête. » Ainsi parle l’Empereur, comme s’il racontait la situation critique de la Prusse quand le Parlement refusait de voter les impôts.
« — Qu’à cela ne tienne, répond le Malin: pour faire sortir l’argent des entrailles de la terre, il suffit de créer du papier monnaie. *
Alors a lieu une fête qui ressemble assez à l’Exposition universelle de 1867, où, comme dans le Second Faust, on voit apparaître la Belle Hélène; et soudain, le maréchal entre tout en joie, annonçant que tout va le mieux du monde. Le général vient dire aussi que toutes les troupes ont été payées ; le trésorier s’écrie que tous ses coffres regorgent de richesses.
« — C’est donc un prodige ? dit l’Empereur.
« — Nullement,dit le trésorier. Pendant que cette nuit vous présidiez à la fête, sous le costume du grand Pan, votre Chancelier nous a dit : «—Je gage que pour faire le bonheur général, il me suffirait de quelques traits de plume. » Alors, pendant le reste de la nuit, mille artistes ont rapidement reproduit quelques mots écrits de sa main, indiquant seulement : ce papier vaut dix; cet autre vaut cent; cet autre vaut mille, ainsi de suite. Votre signature est apposée, en outre, sur tous ces papiers. Depuis ce moment, tout le peuple se livre à la joie; l’or circule et afflue partout ; l’Empire est sauvé 1 . »
La scène de Goethe nous donne à peu près le scénario des événements de 1870. Les Juifs offrirent à Bismarck tout le papier monnaie dont il avait besoin, et pour échanger le papier contre des espèces sonnantes, ils firent réussir la guerre de France : car la France était le seul pays où il y eût de l’argent « dans les entrailles de la terre. »
La préparation de cette guerre fut admirable de tous points, je le répète.
L’Allemagne, en réalité, eut peu de chose à faire, et les agents de Stieber, le chef de la police de Berlin, qui lança sur nous des armées d’espions, trouvèrent la besogne toute faite :1e Juif livra à l’Allemagne la France toute garrottée.
A partir de 1865, tout est envahi parle Juif allemand; le Juif allemand est le maître en tous les endroits où la vie sociale se manifeste. Le Juif üfïenbach, uni au Juif Halévy, raille dans le général Boum les chefs de l’armée française. L’excellent père Kugelmann tient cette imprimerie inces-
1. Le Second Faust, traduction de Gérard de Nerval.