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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LE JUIF DANS LHISTOIRE DE FRANCE

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Contents de vivre, ils faisaient construire des palais et restauraient de vieux chAteaux lorsque les Juifs allemands frappèrent à la porte de la salle du banquet et leur dirent : « Frères, il y a dix ans que vous êtes à table; vous devez être rassasiés; si vous nous laissiez entrer à notre tour ! »

Pour les inviter au départ, on pressa légèrement sur la place à laide des capitaux allemands. Pereire, qui avait écrasé Mirés, fut à moitié écrasé par Rothschild, et lon vit intervenir sur le marché les banquiers doutre- Rhin.

Pour remuer les grosses affaires il faut un levier, un thème. Les Rothschild, à leur première manière, avaient joué des emprunts dÉtat; les Pereire et les Mirés, en faisant appel aux souscriptions publiques, avaient vidé les petites bourses. Les uns sétaient appuyés sur la paix sans phrases, la paix à tout prix ; cétait lépoque courait le mot célèbre : « Nous nau­rons pas la guerre; le roi y est décidé, mais M. de Rothschild nen veut pas ! »> Les autres avaient soutenu dans leurs journaux une sorte de paix intermittente, philosophique en même temps, réunissant dans un groupe idyllique les nations sœurs enfin réconciliées, ouvrant des Expositions universelles.

La paix était usée : les Juifs allemands, comme base dopération, prirent la guerre ; ils organisèrent, sous des apparences militaires, la plus vaste et la plus admirable spéculation financière qui ait jamais été essayée et réussie.

Qui ne connaît cette célèbre entrevue, sur la terrasse de Biarritz, Méphistophélès-Bismarck vint tenter lEmpereur en lui offrant des royau­mes à partager *?

Le tentateur lui-même avait été tenté ; il avait succombé et conclu le pacte. Le Juif, qui est aussi subtil que le Diable, avait été trouver Méphisto et lui avait montré lAlsace, comme Méphisto montrait à Napoléon III les bords du Rhin.

1. Les frivoles courtisans de Biarritz semblent, devant ce visiteur étrange aux yeux bril­lant dun feu sombre, aux manières hautaines et séduisantes en même temps, à la fois in­quiétant et fascinant, avoir ressenti comme une impression de ce genre. Ils en firent incon­tinent, selon la mode dalors, une petite chanson dopérette :

Un soir, cest une horrible page A raconter que celle-!

Un étranger à la Villa

Vint sonner en grand équipage;

On laccueillit : cétait Satan 1

« Satan, dit M. Cuvillier-Fleury, qui cite ces vers datés de 1866, dans Posthumes et Reve­nants, cest M. de Bismarck. Il est venu à la Villa, il a laissé derrière lui, en partant, comme une odeur de soufre et de salpêtre. Cela sent le brûlé, disait-on. »