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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

sélançant vers la porte, avec ce mouvement de cavalier seul, à la fois ondu­lant et chalouj. eux, qui lui valut ses premiers succès à Bullier. Je me cara- patte, je me cavalle, je mesbigne pour linstant, mais je reviendrai. Et toi, béguine, prends garde à toi; je ten ficherai des congrégations; nen faut plus ! Il y a des Jésuites , des Dominicains , des Frères, qui sont allés ra­masser les mourants sous les obus pendant que je me brûlais les tibias au feu, je les ferai chasser de leurs cellules; pour mieux témoigner mon mépris pour le pays, pour mieux déshonorer larmée, je forcerai des offi­ciers français à venir en grand uniforme pour prendre au collet des reli­gieux et des vieillards...-dessus, bonsoir la compagnie! Vive le vin et vivent les filles! Et en route pour Saint-Sébastien!...

Sous toutes les formes, le Juif ainsi servit Bismarck. Lespion de la Prusse, à Metz , était un commerçant du nom de Mayer encore un ! Découvert par les soldats français , qui brisèrent tout dans sa boutique, il se pendit. LAllemagne ne fut guère embarrassée pour le remplacer. « On nous fait remarquer, disait le journal Le Nord, à la date du 19 août 1870, que la plupart des espions prussiens pris en Alsace sont Juifs. Cet ignoble métier ne saurait être mieux exercé que par les enfants de cette race dégradée qui a eu cette exécrable fortune de produire en Judas le type le plus achevé de la perfidie et de la trahison. » Selon le Journal de Rouen , Ilégnier « nétait quun Juif prussien, paré pour la circonstance dun nom français ».

L'Illustration nous a peint sous de saisissantes couleurs le Juif alle­mand dans son rôle despion pendant la guerre :

Le Juif , disait ce journal dans le numéro du 27 septembre 1873, a été le fléau de linvasion.

Tant que dure la bataille, le Juif reste en arrière. Il craint les coups.

Mais lennemi a-t-il fui, le champ de bataille est-il libre, alors le Juif allemand accourt.

il est maître et roi. Cest à lui quappartiennent tous ces cadavres. Ce nest pas impunément que le soldat le désigne sous le nom caractéris­tique de corbeau.

En toute tranquillité, il dépouille les morts, il va de groupe en groupe. A le voir ainsi penché, courant, éperdu, avide, on dirait un parent qui cherche un frère, un ami. Il ne cherche que de lor. Parfois on entend un blessé qui supplie; mais le corbeau a bien le temps vraiment de sarrêter pour de semblables vétilles. Na-t-il pas une mission à remplir?

Car il ne faut pas oublier ce côté : le digne personnage est fonction­naire de lÉtat; il fait partie de lorganisation allemande; il ne se contente pas de voler, cest le côté personnel : il est espion.

Cest le corbeau qui, après la bataille perdue, portera au quartier général tous les papiers trouvés sur les officiers supérieurs.