LE JUIF DANS L’HISTOIRE DE FRANGE
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Habile de ses mains, maître indiscuté dans ces travaux moitié artistiques et moitié industriels où Paris , supplanté maintenant là comme partout par l’étranger, triompha si longtemps sans conteste, l’ouvrier parisien, servi par un goût inné, qui lui tenait lieu de savoir, chômait rarement et vivait relativement heureux.
Par ses qualités, son entrain, sa gaieté, ce type était tout particulièrement un objet de haine pour le Juif allemand ; par son patriotisme qui venait de s’affirmer pendant le siège, il était un obstacle à l’envahissement des étrangers parmi nous ; par sa loyauté, son désintéressement, son amour de tout ce qui était droit et honnête, il était un danger pour la future dictature politico-financière du Juif Gambetta. La Commune fut une excellente occasion d’en tuer tant qu’on put. Dénoncés par les meneurs qui les avaient entraînés, par les Barrère qui, depuis, sont devenus ministres plénipotentiaires, victimes de leur courage, ces malheureux jonchèrent de leurs cadavres les rues, les avenues, les squares, les jardins, les parcs.
Vous les avez certainement rencontrés ceux-là, pendant le second siège, allant aux remparts avec conviction, faisant cuire leurs pommes de terre sous les arbres des Tuileries , défilant en bon ordre devant le palais de Rothschild , et n’ayant pas la pensée d’y entrer. Pour la basse Juiverie allemande qui gouvernait Paris , l’hôtel de Monsieur de Rôthschild (mettez toujours un accent d’admiration sur l’ô), était un objet de vénération, et sans effort elle imposait le respect de cette demeure à ces multitudes armées 1 .
L’Aryen, est-il nécessaire de le répéter, est un être de foi et de discipline, et il garde ces sentiments même dans la révolution : il est né pour être le croisé intrépide et croyant, le soldat de la vieille garde, la victime obscure et intéressante encore d’une Commune. 11 est tour à tour le héros
teur ou de sous-préfet. La place qu’il occupait à l’atelier doit être occupée aujourd’hui par un étranger.
En 1848, au moment où l’on commençait les barricades pour les journées de juin, et où le quartier Mouffetard était en pleine effervescence, on enterrait le curé de Saint-Médard , et son clergé désira que, selon l’usage, le corps du défunt pût faire une dernière fois le tour de l’église qui avait été la sienne. Les ouvriers se prêtèrent de grand cœur à ce souhait et enlevèrent devant le cercueil les pavés qu’ils remettaient dès que le cortège était passé.
1. Un témoin oculaire et très véridique, j’en suis convaincu, me racontait ce petit fait qui est caractéristique. Le 27 ou le 28 mai, quand tout était déjà perdu pour la Commune, les fédérés avisèrent sur la place de Belleville la boutique d'un bonnetier, et, ma foi, ils se mirent à s’emparer des chaussettes avec la joie enfantine que nous avons tous éprouvée à changer de linge après quelque grande fatigue. Un sergent arrive, leur reproche de déshonorer leur cause par le pillage, et voilà nos gens retournés et restituant tout ce qu’ils avaient pris. N’est-ce pas très parisien?